cle). L’éditeur français a ajouté une notice historique d’après Cossali sur la découverte de la formule de l’équation du 3e degré (extrait du Bulletin de Terquem, t. II, 1856). Les singulières méthodes de travail des mathématiciens du xvie siècle sont exposées dans cette notice. Rappelons seulement que Cardan par une série de manœuvres indélicates contraignit Tartaglia à lui livrer le secret de sa formule qu’il fit paraître plus tard, comme en étant l’auteur, dans son Ars magna. La formule de Cardan doit donc s’appeler formule de Tartaglia.
La Philosophie d® Leibniz, par
Bertrand Russell, M. A.-F. S., traduit de
l’anglais parJ. RAY et RENÉE J. Ray. 1 vol.
in-8 de xvi-233 p., Paris, F. Alcan. 1908.
Les lecteurs de la Revue connaissent déjà
l’édition anglaise de ce-livre* La traduction
de M., et Mmo Ray est exacte et. élégante.
L’exposé de M. Russell est un des
meilleurs qui aient été consacrésàLeibniz.
11-es.t vivant, ingénieux et M. Russell a faitpreuve
souvent d’una grande finesse dans
l’analyse de la doctrine la plus complexe
et la plus difficile à’comprendre qui soit.
11 excelle à ; nous faire réfléchir, et il a, le
premier peut-être, signalé quelques-unes
des, difficultés les, plus ^gmves : que ;.le_ systëme
soulève. Mais on aurait, tort de se
fier à lui sans réserve et de le prendre
pour guida dans l’étude de la doctrine de
Leibniz. M. Russel, obéissant à ses préoccupations
habituelles, a vu en Leibniz
surtout un logicien. lia, par suite, simplifié son sujet d’une manière excessive et arbitraire. Il n’utilise pour sa reconstruction qu’un très petit nombre de textes et laisse dans l’ombre beaucoup d’éléments importants du système de Leibniz. La pensée de Leibniz est si nuancée qu’on s’expose, par ce procédé, , à n’en".relenir que des formes contingentes et fugitives, 11 était bien difficile également de ramener toute la doctrine de Leibniz à quelques propositions simples et d’en déduire tout le reste, mare geometrico. Leibniz lui-même a plusieurs fois essayé de procéder ainsi, et il n’est jamais arrivé à.se satisfaire. Il est téméraire, sans doute, de prétendre se substituer à lui:et de le corriger. Car M.. Russell corrige sans cesse Leibniz. Son exposé est en même; temps une réfutation impitoyable. Or, il est permis de supposer qu’une grande partie des objections dirigées par M. Russellcontre Leibniz tiennent à. une connaissance imparfaite ou plutôt incomplète des textes. S’il y a, des incohérences dans le système, c’est qu’elles sont fatales dès qu’on entreprend de raisonner sur les principes des choses. Mais, de tous les philosophes, Leibniz est, sans doute
celui qui a le mieux aperçu les cousequences
lointaines de ses. affirmations, et
le mieux prévu les objections possibles* g
11 est bon d’y regarder à deux fois avant M
de le discuter. En sorte que l’exposé
de M. Russell est intéressant par ce. : ̃
qu’il nous fait connaître des vues de V :
M. Russell, plutôt que par. les indications
positives qu’il contient sur le système, de
Leibniz. Mais il n’est jamais indifférent ̃ ;
de considérer les interprétations toujours
suggestives que des parties— de la doctrine
de Leibniz inspirent à M. Russell. Pour
n’être pas rigoureusement objectives, elles
n’en sont pas moins de temps à autre très
intéressantes. Nous avons, dans l’ouvrage
de M. Russell, une image un peu ineom>plète,
un peu : déformée de la. philosophie.
de Leibniz, mais cette image est plus vive.g i ;
et plus frappante que celles que peuvent
nous offrir beaucoup de livres plus vqiur
mineux et plus savant ?. 7 :
Thought and Things, a Study of the development and meaning of.Thoutjhl or Genelic Logic, by James Mark BaldweSj vol. II. Expérimental loqic, or genetic theory of thought. 1 vol. in-S : de 436 pi Londres, 1908. Nous avons rendu u compte du premier volume de cet ouvrage dajis le n » de mars 19Q1. Gei second volume doit être encore suivi d’un troisième il n’est donc pas encore possible déjuger l’œuvre dans son ensemble. T Maià dès maintenant le lecteur ne peut manquer d’être frappé par de graves U défauts d’exposition qui mettent sa sagascité et sa patience à l’épreuve. Plus d’une revue philosophique anglaise a déjà signalé l’obscurité déconcertante de ce second volume, l’abus des distinctions et des subdivisions, l’emploi de néologismes mal définis. Nulle part la pensée de l’auteur ne se dégage, les conclusions dés chapitres sont sibyllines. On se demande comment le même écrivain a pu écrire des ouvrages aussi clairs, aussi utilisables que Développement et Évolution, et un traité de logique aussi inintelligible. Le programme que se traçait l’auteur était •cependant. plein de promesses : la logique expérimentale, à laquelle ce second v(ilume est consacrée, est, dit-il, une enquête ’unslituée pour découvrir l’origine, l’évo.lution et les r>èsu, ltater-de la croy anicet (le why, le how et le whal). Il s*girait_d’étudier les facteurs, biologiques et sociologiques qui contribuentà former la croyance, de montrer comment une— affirmation emprunte sa valeur et son sens à un : contexte -sous-entendu. ( « présuppositions » ) qui l’enveloppe dans notre esprit. L’intention est très intéressante, mais vainement le lecteur cherche des réponses ; aux
- k
cle).