ception est plus long que pour les sensations tactiles ou auditives). La même hypothèse expliquerait pourquoi de faibles excitations répétées deviennent douloureuses lorsque les toxiques ont acquis une certaine concentration. Les auteurs invoquent encore à l’appui de leur hypothèse différents caractères de la douleur, sa persistance et son irradiation, certaines douleurs manifestement toxiques, celles par exemple que causent les phlegmons, les injections sous-cutanées de sels de mercure, de sel marin concentré, les venins animaux, enfin les toxines produites par les brûlures. De même certaines anesthésies s’expliqueraient parfaitement, en particulier l’anesthésie par le froid, le froid s’opposant aux transformations chimiques.
En trouvant dans ce livre de semblables chapitres, on regrette plus vivement que tant de pages inutiles l’encombrent, comme de longues digressions sur les statues allégoriques représentant la douleur, ou un chapitre (ch. xiii) que l’on est tout surpris de rencontrer et qui ne contient qu’un résumé en six pages de l’enfer de Dante ! Il est permis de douter qu’il soit utile et que les auteurs nous apprennent quelque chose de bien nouveau en nous faisant remarquer dans des notes que les hérétiques plongés dans des tombes de feu souffrent d’une douleur thermique !
Largement élagué, diminué d’une bonne moitié, plus développé en certains points, mieux ordonné surtout et écrit avec plus de soin, la livre de Mlles Ioteyko et Stefanowska gagnerait beaucoup, car contient les éléments d’un ouvrage excellent.
Psychologie, par J. Boucher. 1 vol. in-12 de 644 p. de la Bibliothèque des Écoles Normales, Paris, Delagrave. —
Destiné
aux élèves des Ecoles Normales,
le livre de M. Boucher est conçu dans un
esprit avant tout pratique. Ce n’est pas
que l’exposé théorique des problèmes
psychologiques soit négligé ou incomplet.
Les deux aspects des questions traitées
sont, au contraire, tour à tour envisagés
et nettement séparés. A la Sn de chaque
chapitre, après l’étude d’une fonction psychique,
étude en général claire, précise,
assez bien mise au courant des travaux
des psychologues modernes, on trouve
développées en quelques pages, d’excellentes
applications pédagogiques et
morales. L’auteur y montre tantôt les
faits et les idées qui fondent en raison
les principes que le maître propose
à ses élèves « comme une nécessité J
justifiable » (p. 134), tantôt les moyens à (
mettre en œuvre pour agir utilement sur (
leur esprit. Le livre de M. Boucher, d’une
lecture agréable et intéressante, bien
adapté aux besoins du public auquel il
s’adresse, atteint le but que s’est proposé
l’auteur.
La notion de valeur Sa nature psychique,
so ? i importance cet théologie, par
GEORGES Behguer. 1 vol. in-8 de 365 p., ̃̃
Genève, Georg et C, 1998.– Cet ouvrage
vaut la peine d’être signalé pour la rigueur
de sa méthode Tnddct’ive et bien moderne
qui constitue une rare originalité parmi
les théologiens dogmatiques. M. Berguer
étudie, d’abord, la nature de la valeur et
son critère, qu’il place dans l’obligation
morale, conçue comme un fait essentiellement
religieux, d’accord avec la théologie
de C. Malan fils, G. Frommel et G. Fuliiquet ;
il étudie ensuite la conversion,
qu’il définit’, à son point de vue spécial,
« le rétablissement des valeurs humaines ï
normales par une fécondation nouvelle
du principe obligatoire » ; il considère
enfin le « cas Nietzsche », comme un essai
d’évaluation qui ne tient pas compte du
critère normal de la valeur. 1 ! conclut
qu’il faut admettre un parallélisme psychoreligieux,
dont le principe peut s’énoncer
ainsi « Dans les phénomènes religieux,
à tout état psychique correspond un processus
de valeur ; il tout processus de
valeur correspond un état psychique. Ces
deux groupes de phénomènes restent
irréductibles l’un à l’autre. »
Malheureusement M. Berguer ne semble
pas connaître, ou du moins n’a pas mis
suffisamment à* profit les travaux de
l’École sociologique, ou des ouvrages
comme l’Éthique de Wundt et la Pliiluso—’̃
phie de la religion de Hôffding et sa thèse,
si intéressante soit-elle au point de vue
Ibèoiogique, reste assez faible au point
de vue philosophique.
Foi et Système, par Bernard Allô,
i vol. in-î2 de 30-1 p., Paris, Bloud et 0e,
190S. – Ce petit volume réunit des articles
de revue, judicieux et courtois, dont
voici le thème La peur de la vérité •
est indigne des catholiques ; il faut « Penser
pour vivre » ; que convient-il d’entendre
par « Extrinsêcisme et Historicisme » ?
Puis, à la suite d’Ed. Leroy, B. Allô s’engage
A la l’ficherche d’une définition du
dogme » ; il distingue trois conceptions
philosophiqnes en cette matière et se
rattache à la théorie de Tatialogisme.
Comparant ces deux images évangéliques
« Germe et ferment », il montre que la
vérité religieuse est plutôt un ferment
qu’un germe ; enfin il rappelle qu’il n’y a
pas de Catholicisme ésotërique », en
dehors du mysticisme de la foi et de la
chanté.
Les vierges mères et les naissances