Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 2, 1910.djvu/1

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M. Hugli MacColl est mort, à l’âge de soixante-douze ans le 27 décembre dernier. Né en Écosse, il était venu en France en 18(io, comme professeur de mathématiques et d’anglais au collège de Boulogne-sur-.Mer, et il passa le reste de sa vie dans cette ville, où il se consacra à l’enseignement public et privé. Il avait épousé en secondes noces une Française, et s’était fait naturaliser Français. Mais toutes ses œuvres sont en anglais, sauf le mémoire qu’il donna au 1" Congrès international île philosophie (1900) sur la Logique symbolique et ses applications. C’est par les mathématiques qu’il fut amené à élaborer son système de logique symbolique en 1877 pour traiter le problème de la transformation d’une intégrale multiple, quand on y change l’ordie des intégrations, il fut conduit à représenter par des symboles certaines propositions, et a constituer un « calcul des propositions équivalentes ». Son calcul logique a donc ceci d’original et de remarquable qu’il porte directement et exclusivement sur les propositions. En outre, comme ces propositions sont à sens variable (contiennent des éléments variables), ce calcul s’applique tout naturellement aux questions de probabilités, et c’est en fait à ces questions que l’auteur l’appliqua de préférence. 11 publia dans les Proceedings of the London Mathematical Society (1877-80), une série d’articles sur le Calculus of equivalent sta/empnls, puis une nouvelle série, où il modifiait et développait son calcul, à partir de 1896. Depuis 1897, il publia plusieurs articles dans le Mind sous le titre Si/rnùolic Reasoning, et en 1906 un ouvrage, Stjmbolic Logic, qui résume son système REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE SUPPLÉMENT Ce supplément ne doit pas être détaché pour la reliure. (N° DE MARS 1910) a M ~ ? de logistique. Entre temps, il publiait de nombreux articles de mathématiques et de logique dans VEducational Times et VAthenaeum. Vers la fin de sa vie, il s’occupa de problèmes proprement philosophiques, et publia à ce sujet un livre Man’s Origin, Destiny and Duly, et des articles (dans llibhert’s Journal) sur Chance or Purpose, et What and irhere is the Soul, où il soutenait des thèses spiritualistes et combattait le monisme. Enfin son imagination scientifique s’était donné carrière dans deux romans (Mr. Stranger’s Sealed Packet, 1888, et Ednor Whitlock, 1S91) le premier relate un voyage à la planète Mars. Mais c’est l’œuvre logique de MacColl qui conservera son nom. Elle témoigne d’une grande finesse et pénétration d’esprit, et d’une grande habileté à manier les symboles algébriques. L’auteur revendiquait le droit de changer le sens de ses symboles suivant les besoins, et inventait pour ainsi dire un algorithme nouveau pour chaque espèce de problèmes. Cette virtuosité compromet l’unité du système ; et il restera plutôt comme une oeuvre d’art, monument d’une rare ingéniosité, que comme une doctrine objective destinée à s’incorporer un jour dans une synthèse impersonnelle. LIVRES NOUVEAUX Les fonctions mentales dans les sociétés inférieures, par L. Lévy-Bruhl, professeur à la Sorbonne et à l’École libre des Sciences politiques. 1 vol. in-S de 161 p. Paris, Alcan, 1910. – Le livre de M. Lévy-Bruhl est intéressant à trois points de vue bien distincts M. LévyBruhl nous propose une méthode nouvelle pour l’étude des sociétés primitives, il nous apporte une théorie nouvelle sur NÉCROLOGIE Hugh MacColl il 837-1909).