l’associationisme (p. 10), la théorie de l’intelligence dans ses rapports avec l’inorganique, celle de la continuité de la vie intérieure (p. 17), du temps, de l’intuition, des rapports de l’âme et du corps, de la mémoire (il rapproche sur ce point de la théorie bergsonienne les théories psychophysiologiques de Breuer, de Freud et d’Alfred Adler). Dans toute la dernière partie (p. 38-61) il n’est plus question de M. Bergson, mais des méthodes et des principales théories de l’Ecole psycho-analytique à laquelle se rattache l’auteur.
Humanism. Philosophical Essays, by F. C. S. Schiller. Second edition, enlarged, 1 vol. in-8 de 381-xxx p., London, Macmillan, 1912. — Après avoir fait rééditer les Riddles of the Sphinx, et les Studies in Humanism, M. Schiller nous donne une deuxième édition de son Humanism paru en 1903. L’ouvrage est, d’une part, un essai de réfutation de l’idéalisme absolutiste, et de ses théories de la vérité et de l’erreur, de la réalité et de l’apparence, de la substance et du phénomène ; il est, d’autre part, un essai de définition de l’humanisme qui est un psychologisme et un volontarisme dans la théorie de la connaissance et qui aboutit en métaphysique à une conception évolutionniste et pluraliste du monde. M. Schiller a ajouté aux essais imprimés en 1903 quelques articles qu’il avait fait paraître après cette date ; dans l’un il montre que l’absolutisme et l’intolérance sont logiquement liés, dans un autre il fait voir les affinités entre l’idéalisme absolutiste et le solipsisme ; dans un troisième, il compare l’humanisme et l’ « humisme » que leurs tendances empiriques rapprochent, mais qui restent très différents, celui-ci étant un scepticisme intellectualiste, celui-là un volontarisme et un anthropomorphisme. Enfin, dans un article sur la responsabilité et la liberté, il fait voir dans le libre arbitre un signe de la plasticité de notre nature, cette plasticité même n’étant au fond rien d’autre que notre raison.
La Grammaire de la Science : la Physique, par Karl Pearson, professeur de mathématiques appliquées et de mécanique au Collège de l’Université de Londres, traduit par Lucien March, 1 vol. in-8 de xx-502 p., Paris, Alcan, 1912. — Cette traduction est faite sur la troisième édition d’un ouvrage qui parut pour la première fois en 1892, fut révisé et complété par son auteur d’abord en 1899, puis en 1911. Comme le remarque Pearson lui-même dans sa dernière préface, ce livre devait posséder pour ses premiers lecteurs une saveur originale qu’il a un peu perdue pour les esprits accoutumés aux professions de foi relativistes des savants contemporains. Mais sans nous attarder aux considérations historiques qu’exigerait une étude complète, dégageons simplement les grandes lignes de cet ouvrage.
Dans une introduction un peu verbeuse, l’auteur insiste sur les services multiples que nous rend la science : par ses conséquences d’ordre industriel, par la répercussion que certains de ses résultats pourraient avoir sur notre vie sociale (M. Pearson donne comme exemple les conclusions de Weissmann sur l’inhérédité des caractères acquis), par la satisfaction permanente qu’elle donne à nos besoins esthétiques, enfin et surtout par les habitudes qu’elle communique à nos esprits. Sa méthode importe plus encore que ses résultats particuliers. En effet, la méthode scientifique est la seule qui nous permette d’atteindre la vérité. Elle s’étend sans exception à toutes les parties et à tous les aspects de l’univers : là où il n’y a pas de science, il n’y a pas de connaissance du tout, la métaphysique n’étant qu’une poésie inavouée. L’ignorance que le savant confesse ingénûment sur certains points n’est jamais qu’une ignorance provisoire ou une ignorance apparente (c. 1).
En quoi consiste donc la méthode scientifique ? Essentiellement, à classer les faits et à en découvrir les lois. Il faut examiner le sens de ces deux termes. D’abord, que sont les faits étudiés par la science, les matériaux qu’elle met en œuvre ? Pearson nous l’explique dans un chapitre de psychologie intéressant bien qu’un peu confus, inspiré à la fois de Clifford et de Mach. La Science n’a pas d’autre objet que « le contenu de notre esprit ». Or, notre esprit contient d’abord des « impressions sensibles » présentes, puis des souvenirs, issus des empreintes que les impressions sensibles accumulées ont laissées dans le cerveau, enfin des concepts. À propos de ces derniers, M. Pearson insiste sur ces deux affirmations : 1° ils dérivent eux aussi des impressions sensibles, et correspondent à quelque processus cérébral ; 2° cependant l’esprit forme des concepts de plus en plus éloignés des impressions sensibles, et finalement incapables de nous conduire à de telles impressions (exemples : la conscience des autres, les faits historiques, l’atome). La science a donc pour objet à la fois nos impressions sensibles et nos concepts. Seulement un concept ne peut recevoir une valeur scientifique que s’il est cohérent et s’il peut être inféré des