Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 4, 1908.djvu/32

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32 – GomoffliHlers. – Imp. P. Brodard. inductions qu’on pourrait tirer de l’étude des textes et de leur genèse. M. Fan Biéma. C’est parce que je n’ai pas voulu refaire ce qui a déjà été fait par d’autres, par Vaihinger notamment. M. Delbo$, Vous n’avez pas suffisamment utilisé les matériaux dont nous disposons. Vous avez négligé par exemple les Loge BMtler. qui vous auraien t fou rni des renseignements, intéressants. La forme de votre exposition est simple, claire, précise, mais elle souffre parfois de défauts qui tiennent à la forme artificielle de votre pensée. Pour l’intuitivité de l’espace et du temps, il semblerait que dans l’Analytique on" a affaire a un espace- et à un temps, constructions de l’esprit, alors que dans l’Esthétique ce sont des intuitions. Ailleurs l’espace est appelé une idée. Ces textes peuvent se concilier comme l’a montre M. Boutroux. Nous avons d’ailleurs un article de Kant, une réponse à Kâstnor, mathématicien de l’école wolfien’ne, – qui: contient un texte parfaitement lumineux. Kûstner reprochait a Kant d’admettre un infini actuel dans sa conception de l’espace. Kant lui répond par une distinction entre le rôle de la métaphysique et le rôle de la géométrie. Pour la métaphysique, l’espace est originairement; pour la géométrie, il est produit. Il faut donc distinguer entre l’espace et le temps, données de l’intuition, et l’espace et le temps, objets de connaissance intellectuelle. Enfin l’espace est une idée, quand on considère l’espace objet donné dans sa totalité. M. Van Biéma. Je n’ai pas trouvé qu’il y eût une solution satisfaisante dans cette distinction ’"de sens. J’y ai vu des difficultés à résoudre, et non des solutions. M. Lalande. Vous avez de grandes qualités philosophiques, mais ces qualités mêmes vous ont entraîné à des excès. Je vous reprocherai l’indétermination de vos conclusions. Pourriez-vous préciser l’ le sens et la portée de ces conclusions? 1 M. Van Biéma. L’espace est sensible et a priori voilà les éléments qui restent de la solution kantienne. Elle pose nettement la spécificité de l’espace, que la doctrine leibniïienne fait disparaître. Chez Leibniz l’espace est la conséquence, le résultat d’autres vérités i! existe pour la raison, mais ce n’est plus cette donnée spatiale réelle avec laquelle nous faisons la science. M. E. Van Bïêma est déclaré digne du grade de docteur avec mention « lionorable ». Où se trouve donc te Grandi Kant cherche la condition de la conscience empirique dans la rsisoo c’est dans la raison quo se trouve le Grimé. 11 y a antériorité logique, non psychologique. AI. Van Biéma. A ce compte-là, il n’y a pas d’antériorité psychologique chez Leibniz. M. ISoutroux. Vous n’avez pas suffisamment éclairé l’innéité chez Leibniz et Kant. Qu’est-ce que le Grand pour vous? M. Van Biêma. C’est pour moi quelque chose qui reste en fin de compte et ne s’exprime pas. Je ne suis pas arrivé à le dégager de l’idée d:antérioritë. Il m’a semblé que le problème de i’innèîté selon Leibniz avait été pour Kant un point de départ. Nous n’atteignons te Grund que comme un requisit. M. Boutroux. Quelle différence voyezvous entre Leibniz et Kant? Pour Leibniz, il y a i’aclue! comme raison d’être du virtuel. Chez Kant au contraire, le virtuel, la faculté, est posé comme cause pour nous. Le philosophe de Kant est une philosophie des facultés son Gnincî est la facuiié d’être affecté par des objets extérieurs. M. Van Biêma. Chez Leibniz, l’actuel est saisi confusément. M. Boutrour. EE chez Ksnt, il n’est pas saisi du tout, parce qu’il ne peut remonter au fondement premier. Pour la subjectivité, l’&vez-vous définie d’une façon très précise Subjective! pour vous, c’est particulariser. Est-ce bien juste? Pour Kant; ce n’est pas une simple parlicularisation. M, Van Biéma. Le subjectif, c’est ce qui existe pour nous autres hommes. M. Boutroux. C’est du négatif. M. Van Biêma. Son, il y a quelque chose de positif dans la subjectivité, dont nous ne pouvons connaitre le rapport avec l’absolu transcendantaL Pour l’intuition intellectuelle, Kant nous la refuse formellement. Dans la Critique dit jugement, il montre que nous ne pouvons avoir d’intuition intellectuelle. M. Delbos. Vous avez une belle confiance dans la valeur des idées que vous étudiez vous faites œuvre de philosophe. Votre exactitude est un peu littérale. La caractéristique de votre travail est trop peu nette. Vous avez négligé ce fait, cependant important, il me semble, que Kant a professé pendant un certain temps une théorie presque leibnizienne de S’espace et du temps. Vous substituez trop souvent votre raisonnement propre aux