Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 5, 1913.djvu/34

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– -S¥ – ..ses états changeants. La doctrine évolue aussi .comme un être vivant. Elle s’alimente e,n luttant contre un milieu hostile l’hérésie lui sert par là à se développer. Les théologiens wurtembergeois insistent sur l’absolu romantique, principe de vie :nouménale qui ne peut se- Téaliséc que par des formes momentanéesv Ils. ont- lutte contre la philosophie moderne et le protestantisme, cherchant, selon Ja tactique accoutumée, à. en relever les- contradictions. Mais ils ont combattu ’aussi les tendances extrêmes des catholiques- les réformateurs excessifs, les-, réactionnaires -exagérés; les uUrajnontains. Us ont cherché en définitive à faire une synthèse, de toutes les croyances contemporaines, et à opérer une £usiori du sentimentalisme luthérien, de l’individualisme calviniste et de l’esprit catholique considéré en son essence; M. Vermeil expose en dernier lieu qu’il a’ été préoccupé des rapports entre ce modernisme de Tubingue et le modernisme actuel. Les deux mouvements ont eu la même volonté rénovatrice. Ils ont cru également qu’était possible une théologie catholique qui se renouvellerait en empruntant ses apports. à la civilisation moderne. Us ont eu enfin la même notion de la tradition, comme d’un moi qui se transforme, en s’adaptant. Mais les théologiens, de Tubingue ont creusé plus profondélueI:tt que. les modernistes le problème de la piété individuelle et celui du péché.. M. Andler proclame avec empressement que. la thèse de M’. Vermeil est excelleute. Elle témoigne d’une immense lecture .et .d’une érudition méticuleuse. Et cet appareil de faits est organisé par une vie intérieure. Il faut reconnaitre également; M. Vermeil une extrême impartialité. Seulement le plan qu’il a suivi est peutêtre contestable. Il consiste en une série .de,monographies d’idées et son avantage estde.constituer. un plan de doctrines..Mais il conduit à la répétition et à la dispersion des théories.. M. Vermeil répond qu’il a voulu que chaque chapitre .se suffit à lui-même et que,sj certains chapitres avaient le même plan, leur contour, n’en fût pas moins val-lé.. M. Andler regrette l’absence d’un chapitre sur la chrlstologie et sur la vie morale. chrétienne. -M. Vermeil déclare que l’École de Tubingue a laissé un peu de côté ces questions. ..M. Andler. demande ’des explications sur le dualisme, de l’homme et du divin. III. Le Prof. Ruberzynski. donne 16 résultat de son travail sur- l’inventaire des, manuscrits philosophiques de; la’ biblipthèque de l’université de Graco.vie. Ces manuscrits montrent très bien qu’a-tt commencement du xv° siècle, en Pologne, Fin-Iluence de saint Augustin et des philosophes mystiques du même caractère. fjzJL très considérable. Cette influence J’em-^ portait de beaucoup sur l’influence exer-, cée a la même époque par l’in-tellectua-: lisme du monisme et la dialectique subtile du scotisme. D’après l’auteur, quelquesuns de ces traités mériteraient. d’êtreV publiés. t-j~ THÈSES DE DOCTORAT Thèse de M. Vermeil. Jean Adam Môhler et l’École catholique de Tubingue (1815-1840). y M. Vermeil expose qu’il a .voulu étu-.dier la renaissance de la pensée catho-.lique en Allemagne au début duxix* siècle. Il n’a pas voulu en faire, l’histoire extérieure, mais la considérer dans sa vie interne. Pour la représenter, il a eu à choisir entre les laïques et les.. théologiens, puis. dans le domainâ.théo-~logique, lui-même, entre diverses" écoles.. Il s’est décidé pour l’Ecole de Tubingue, groupe d’esprits libres, que domine "iinL homme remarquable Jean-Aclam Môhler. M. Vermeil a voulu donner un. exposé synthétique de l’œuvre accomplie par Môhler et ses collaborateurs. Son idée; directrice a été de montrer comment l’esprit romantique anime cette école de théologiens. Ils ont eu la vision romantique du monde. Ils ont voulu y.retrouyer.une spiritualisation de la vie organique. Ils ont pense que la vie religieuse saisit; le moi dans sa réalité noumé.nale;. et, en vertu de leurs préoccupations organi-;cistes. ils ont assimilé les groupements sociaux à des personnalités vivantes. Au point de vue strictement religieux, leur œuvre a été une tentative .d’intégrâ^tion de la pensée catholique dans la.iyie^, nationale et dans la vie moderne. ~;r Leur doctrine se fonde sur le dualisme du divin et de l’humain. Le péché est lapuissance dissociatrice qui sépare :cês7~ deux natures en cet organisme vivant qu’est la conscience religieuse.; A’ lui s’oppose l’ordre du salut, qui s’appuie sur: le miracle. L’tëglise est une tradition, c’est-à-dire un organisme complet qui sp transforme, un moi qui se saisit de plus en plus pleinement à travers, tous