insensiblement de la spontanéité et de la conscience à l’automatisme et à l’inconscience.
C’est, par suite, à cette classe de phénomènes que s’applique le principe de la répétition altérante, et c’est en se limitant à cette classe qu’il est possible, croyons-nous, de jeter les fondements d’un système évolutionniste. Sans doute, la tâche serait ardue. On ne pourrait guère, aujourd’hui, qu’esquisser les grandes lignes d’une théorie de ce genre, car la psychologie expérimentale est à peine née et toute théorie rationnelle, pour être édifiée d’une manière satisfaisante, nécessite un grand nombre de données empiriques qu’elle systématise et qui forment, en quelque sorte, les matériaux sans lesquels elle n’aurait aucune consistance. Mais c’est déjà un résultat de prévoir sur quel principe elle reposera, et c’en est un autre, non moins important, de s’être assuré que le monde de la matière et du mouvement ne saurait lui fournir d’éléments. Il n’y a donc point d’évolutionnisme physique ; il n’y a ou il ne peut y avoir qu’un évolutionnisme psychologique.