Page:Revue de métaphysique et de morale - 1.djvu/482

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avant l’autopsie, n’est que virtuelle, et dont elles fournissent seulement dans la suite l’objet et la matière. En un mot je ne puis concevoir les rapports comme inhérents aux intuitions et aux affections, et sans un acte effectif de comparaison ; je ne conçois pas d’acte de comparaison sans un sujet qui compare. Prouvez-moi que j’ai tort et j’adopte toute votre nomenclature sans y changer un seul mot. Avant l’autopsie tout est sensitif et simple : les intuitions qui se trouvent naturellement coordonnées dans un espace et forment un monde d’images dont le moi n’est pas encore séparé, comme les affections qui ne se coordonnent et ne s’associent d’aucune manière. Les intuitions unies aux affections donnent lieu à des tendances, ou (si vous l’aimez mieux) à des incitations immédiates ou subséquentes qui préparent, avant la naissance des habitudes physiques, l’action hyperorganique secondaire dont l’aperception immédiate interne ou l’autopsie constitue le sentiment d’individualité, le moi. J’ai exposé dans mon Mémoire de Berlin le passage des déterminations motrices, relatives aux affections, aux intentions et aux images, ou, dans votre langage, des incitations subséquentes à l’autopsie que j’appelais aperception interne immédiate dans mon langage et celui de l’Académie. Je serai bien aise de connaître toute votre pensée sur ce sujet.

Je ne vois point du tout le fondement ni le motif de tout l’échafaudage des classifications précédentes n’ayant pour objet que des distinctions hypothétiques ou étrangères à notre expérience réfléchie.

Je me trouve parfaitement d’accord avec vous dans la manière dont vous faites correspondre la volition à l’autopsie et dont vous distinguez cette volition de l’incitation subséquente. J’adopte aussi complètement votre division de l’autopsie comme de la volition simple et réfléchie ; les motifs de cette division et ses résultats sont absolument dans mon point de vue. Il est vrai que je me suis cru fondé à distinguer par des noms différents les affections simples, intuitions simples et images simples, des sensations, perceptions et idées qui sont un composé primitif de ces phénomènes simples et de l’autopsie ou du moi. Ce point de vue qui consiste à démêler, dans toutes nos modifications composées actuelles, le simple sensitif séparé du moi, m’appartient, je crois, en propre ; du moins je ne l’ai trouvé dans aucun ouvrage métaphysique, quoique j’en aie lu beaucoup ; je n’ai rencontré personne qui le saisît bien, excepté vous qui l’avez même étendu, je crois, outre mesure, puisque vous y faites rentrer certains modes que je considère, moi, comme des opérations ou des résultats