D’une telle psychologie nous avons déjà des exemples ou tout au moins
des essais. Si différents qu’ils soient les uns des autres, et quoique quelques-uns
semblent plutôt traiter des questions de philosophie générale, les
livres de MM. Fouillée, Bergson, Paulhan, Pierre Janet, certaines études des
néo-criticistes en France, en Allemagne les ouvrages de M. Wundt, en Amérique
de M. W. James, en Angleterre de MM. Bain et J. Sully — sans prétendre
à une énumération complète — nous donnent l’idée d’une psychologie
moins constructive, plus proche des faits, et plus riche d’observations.
On se tromperait tout à fait sur le sens de notre critique si l’on en concluait que nous méconnaissons la valeur des travaux de M. Ribot et de son école. Si elle n’a pas beaucoup découvert (et ce n’est pas nous qui le lui reprocherions) elle a souvent merveilleusement précisé et illustré nos connaissances. Le schéma que nous donnions plus haut de la psychologie physiologique ne correspond même pas à la psychologie telle quelle de M. Ribot, mais plutôt à la psychologie de quelques physiologistes. M. Ribot n’est pas homme à ignorer à ce point les difficultés. Il est bien certain qu’en approfondissant une pensée, même quelque peu étroite, un homme d’esprit précis et sûr finit toujours par en briser plus ou moins le cadre. Mais nous maintenons cependant notre assertion : M. Ribot est encore un dialecticien. À mesure que les psychologues suivront le conseil qu’il leur donne, de constater, non de raisonner, ils s’éloigneront de sa méthode et de son esprit.
Il nous a semblé que, pour justifier notre thèse, nous ne pouvions mieux faire que de choisir une des études les plus suggestives et en même temps les plus concrètes qu’ait produites M. Ribot.
ques. La réduction d’un type d’association à l’autre n’est pas l’affaire de la psychologie, mais de la philosophie de la psychologie, ou de la philosophie tout court.