Page:Revue de métaphysique et de morale - 18.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

REVUE

DE

MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE


LA MÉTAPHYSIQUE DE HEGEL

CONSIDÉRÉE D’UN POINT DE VUE SCIENTIFIQUE

Qu’est-ce que la Métaphysique ?

Pour Auguste Comte et pour son école, c’est quelque chose de vain, correspondant à un état de la pensée définitivement dépassé par l’esprit positif. Les positivistes n’ont pas cessé de railler les questions oiseuses et insensées qui visent à un objet inconnaissable, en dehors de la sphère de l’expérience et de la science : mais en ces derniers temps, le problème qui consiste à définir la signification de ces spéculations a donné lieu à un effort plus sérieux. Citons par exemple la philosophie de la métaphysique de M. Cosmo Guastella dans ses Essais sur la théorie de la connaissance.

En somme, cet ouvrage excellent n’est qu’une pathologie des tendances philosophiques : la Métaphysique y est considérée comme quelque chose d’absolument vain vis-à-vis de la Science : elle exprime quelques-uns des caractères immanents à l’esprit humain, mais est conçue comme quelque chose d’indifférent au véritable progrès de la philosophie positive.

Nous avons exposé une opinion plus favorable. Tout en dénonçant aussi le non-sens que renferme l’illusion d’atteindre un absolu, nous concevons la Métaphysique comme une représentation subjective qui se développe par antithèse en même temps que la représenta-


1 Ed. Sandron, Palerme, 1905.