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Page:Revue de métaphysique et de morale - 2.djvu/185

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DEUXIÈME

DIALOGUE PHILOSOPHIQUE

ENTRE EUDOXE ET ARISTE


eudoxe. — Eh bien, mon cher Ariste, vous est-il venu à l’esprit quelque difficulté sur ce que nous avons dit hier ?

ariste. — Oui, Eudoxe, je l’avoue, et principalement sur cette vie divine que vous m’avez fait entrevoir.

eudoxe. — Fort bien ; mais, afin de commencer par les plus petites questions, n’avez-vous rien remarqué qui fût contestable dans ce que nous avons dit de la distance ?

ariste. — Non. Je suis maintenant convaincu qu’on ne peut percevoir aucune distance sans quelque mouvement, et que le mouvement, s’il n’est que mouvement, est impossible.

eudoxe. — L’incontestable, Ariste, n’est pas encore le vrai. Pour moi je crois que nous eûmes grand tort de parler de la distance sans rien dire de la science des distances.

ariste. — Voulez-vous parler de la géométrie ?

eudoxe. — Oui. L’idée de distance n’est-elle pas le principe de la géométrie ?

ariste. — Il est vrai ; l’idée de distance n’est autre chose que la ligne droite même.

eudoxe. — En parlant de la distance, nous avons donc parlé de la ligne droite ?

ariste. — Oui.

eudoxe. — C’est sur une ligne droite menée d’un point à un autre que le mouvement d’un de ces points à l’autre n’était pas possible ?

ariste. — Oui.