LES QUESTIONS PRATIQUES RÉFLEXIONS D'UN PHILOSOPHE SUR LES QUESTIONS DU JOUR SCIENCE, MORALE ET RELIGION I. — Après une visite au V atîcan, de M. Brunetière Le 31 juillet dernier, M. Brunetière adressait aux élèves d'un collège un discours pleinement, strictement positiviste (1). Cinq mois après, au retour d'une visite au Vatican, il annonçait urbi et orbi, peut-on dire (2) que pour lui, l'entente était faite avec l'Église catho- lique. Toutes les fois qu'un esprit sincère dépouille ses croyances de jeunesse pour en former de nouvelles, cette évolution, pour parler comme M. Brunetière, ou plutôt cette conversion nous intéresse; car nous y sentons le fait peut-être le plus mystérieux de l'histoire de l'âme; seulement, le fait est, en même temps, si intime, si personnel, qu'on éprouverait quelque malaise à l'examiner avec une curiosité trop libre. M. Brunetière s'est tu sur la crise qu'il a traversée. Il expose seulement les raisons d'ordre abstrait qui peuvent agir sur l'opinion publique, et l'engager dans le sens où il s'est lui-même résolu. Ses réflexions appartiennent donc pleinement à 'la discussion publique. Et le retentissement que leur assure sa haute situation dans l'Université et dans les lettres, nous a paru en faire une ques- tion du joui'. M. Brunetière touche aux trois points suivants : les rapports de la science et de la religion; les rapports de la morale et de la religion; 1. Voir le Temps du 1er août. Dans ce discours éloquent, M. Brunetière recom- mandait à ces jeunes gens - de ne pas obscurcir l'évidence du devoir d'agir d'une métaphysique inutile ». 2. Revue des Deux Mondes, 1er janvier 1893. TOME III. — 1895. 16 .
