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REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.

donne à son sujet la plus grande certitude possible, ce qu’un peu d’attention suffira, je crois, à rendre sensible. »

Ainsi des deux parts l’argument est le même. L’infini existe parce que rien ne peut l’empêcher d’exister, et ceci est vrai parce qu’il exclut de soi toute imperfection, entendons toute détermination, quoiqu’il produise toute détermination au dehors et comme autour de soi, c’est-à-dire parce qu’il est l’être en soi, et par soi, la substance. Il n’y a donc véritablement dans les preuves spinoziennes de l’existence de Dieu que deux notions en présence, celle de substance et celle d’absolument infini ou parfait, et l’intuition qui en perçoit la solidarité. Allant, dans le raisonnement qui développe cette intuition, de la substance à l’absolument infini, on a la première preuve ; faisant l’inverse, on a la 2° ou la 3° suivant qu’on présente l’argumentation sous sa forme indirecte, extérieure, ou sous sa forme intérieure et directe.