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L’ABOUTISSEMENT

DE LA MÉDIATION TÉLÉOLOGIQUE :

L’INTUITION PRATIQUE1

Le second grand cas de médiation, à savoir la médiation et la satisfaction de l’intérêt, se trouve dans la vie d’appréciation ou dans les expériences de valeur. Il présente des analogies avec celui de la médiation logique, qui a été traité dans l’article précédent. La valeur apparaît dans la satisfaction de l’intérêt, qui a pour résultat un choix. Cela nous ramène à la distinction fondamentale entre les fonctions cognitives et électives de l’esprit. Le caractère de l’objet auquel s’attache l’intérêt électif s’appelle sa valeur, et l’isolement de ce caractère, attribué à l’objet d’une manière plus ou moins explicite, constitue la médiation de la valeur. La valeur est obtenue au moyen de l’objet. Lorsqu’on envisage l’objet comme tel, c’est l’intérêt cognitif qui est à l’œuvre ; quand on poursuit la valeur que 1 objet possède pour vous, l’intérêt actif et appréciatif joue le rôle principal.

Ce contraste apparaît dans tout le développement de l’esprit, et aboutit au dualisme de la connaissance et de la valeur. Une fois établie, la connaissance sert à des buts de contrôle personnel, de satisfaction dans la réalisation de l’intérêt appréciatif et électif ; la connaissance est instrumentale à l’égard de la valeur. D’autre part, la connaissance comme telle se développe par l’élimination des mobiles personnels et électifs et par la découverte des données de fait et de vérité où l’intérêt théorique comme tel trouve sa satisfaction.

Ainsi les deux grandes classes d intérêts peuvent se-séparer en 1. Suite et conclusion de l’article « L’aboutissement de la médiation » paru dans le numero exceptionnel américain de cette Revue (Octobre-Décembre 1922). Rev. Métà, — T. XXX (n® i, 1923). a