Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 1, 1910.djvu/7

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loin par ce beau don qu’il a d’embrasser d’un seul coup d’œil l’ensemble d’un mouvement complexe ; ainsi quand il déclare (p. 49) que « positivisme, empirisme radical, nominalisme, volontarisme, individualisme éthique et libéralisme politique se rattachent étroitement l’un à l’autre » et coulent dans le même lit. Mais si le lecteur, comme c’est naturel pour un ouvrage qui ne se contente pas d’être un exposé sec de doctrines détachées et placées côte à cote, est parfois tenté de contredire l’auteur, il ne sera certes jamais ennuyé. D’ailleurs M. Stein sait fort bien, dans l’exposé de chaque doctrine, en faire ressortir les nuances plus fugitives ; et il ne cède pas à la facile tentation des « priorités », remarquant, au












contraire, qu’il : s’agit presque toujours .de rencontres : naturelles par suite de la parenté des esprits et de la. similitude des points de départ. La première partie, consacrée à l’exposé dfis.doctrin.es, lesgroupe en dix chapitres. Chap. Pr Lé Mouvement nêoridêaliste Ferd. Jakob Smidt, Riehl (dont l’auteur signale les points de contact avec M..Poinearé), Wundt, Lipps, âleinong : le nèo, -fichteanisme avec Windelband et • « son continuateur le plus autorisé » ̃Rickejt, William Stern et la transition au nèo-hègélianisme, , les rapports entre les néo-idéalistes et Leibniz, que l’auteur considère comme leur ancêtre le plus proche ; Miingterberg, son « idéalisme volontariste », et la réfutation anticipée de ce système par Kant. – Chap. II Les néo-positivistes Le pragmatisme, ses racines chez Protagoras, Socrate et Arist » te, chez les Stoïciens et les Epicuriens, chez Polybe l’historien ; William. James, Peir.ce (qui s’appuie sur Kant), Dewey, Simmel et Schiller. Les rapports du pragmatisme avec le nominalisme. qui domine la philosophie anglaise depuis •six siècles. L’opposition entre pragmatisme et soJipsisme, en dépit des assurances contraires de M. James. Le retour à la téléologie, en tant qu’opposée au mécanisme universel. L’auteur salu : e dans le pragmatisme une réaction contre , « ̃ les critiques sans fin qui ont amené, la philosophie au bord de l’abîme— de la décomposition et de la mésestime géné.rale ». —Chap. III La Naturpkilosophie. Schelling et.sa réfutation par Feuerbach, Glifford et Stallo en tant que précurseurs de l’énergétique. Petzoldt, Mach, Helm, Ostwald, Wi.esner. Les critiques de Dippe, Schnehen etHœfler. L’auteur fait ressorUr avec raison à quel point les adversaires jurés de la métapnysiq.ue, tels-qne Avenarius et Macfr, s’y adonnent au fond plus ou moi ns coàsGÎemtoen t. – Chap, W~. Les1 néo-romantiqtte$ : Sv. Schlegel comme ancêtre, Chamberlain et sa thèorre de la race, Keyserljng. – Chap. V Les néo-vltalistes L’anti-vitalisme chez E.-Du BoisReymond, Spencer et Wundt, Driesch, Kassowitz, Wahte, Keinfce et Lasswitz. – Cliap. "VI Les néo-réalistes Hartmann , et sa lutte contre le darwinisme. Les expériences de De Vries ; Trendelenbprg, Lotze et son « accasionalisme » -, Fr. Erharcît et Ludw. Basse. 0. Kuelpe. Chap. VII Les évolutionnistes Darwin, Spencer et ses rapports avec Lewes, Carlyle, jGuyair, Spinoza, A. Comte. Spencer est le dernier rejeton de la naturphilosophie allemande, de Hegel, Oken et K, E. von Baer. Mach et Ostwald sont les héritiers légitimes de Spencer. – Chap. VIII Les individualistes Stirn « r (le « Don Quichotte de l’individualisme » ) et Nietzsche. Chap. IX La théorie des Geisteswissenschaften Dilthey, ses rapports avec Hegel, Feuerbach, Trendéleeburg, Schleiermacher, Aug. Comte, sa position à l’égard de la philosophie contemporaine. Le Chap. X, consacré à Ed. Zeller, est peut-être le plus attrayant diu livre. En dehors d’une caractéristique de la doctrine, une image complète de l’homme s’en dégage, image que l’auteur a tracée d’une plume affectionnée et charmante, avec toute la compréhension du disciple. Dans la seconde partie, intitulée Problèmesphilosophiques du temps présent, le chapitre XI seul (Le problème de la connaissance) est consacré à la métaphysique proprement dite.’Les autres traitent du problème religieux, du problème sociologique, du problème de la tolérance, de celui de l’autorité et enfin du : problème de l’histoire. La tentation est grande, a-près avoir parcouru, avec ce guide expert, le chamf de la philosophie allemande – l’auteur, à dessein, semble-t-il, ne mentionne les étrangers qu’incidemment et en tant qu’ils ont exercé une influence sur ses compatriotes, de s’essayer & en embrasser la totalité d’un coup d-’œil unique. H est certain qu’il y a là une vie, un mouvement fort intenses ou plutôt des mouvements, selon l’expression appropriée de l’auteur. Ce qu’on aperçoit de plus caraco téristique, en effet, c’est la division en groupes et sous-gronpos, continuée pour ainsi dire à l’infini, jusqu’au morcellement extrême, jusqu’à l’incompréhension mutuelle celle-ci se manifeste non seulement entre les diverses disciplines qui se, sont peu à. peu créées à l’intérieur dà domaine philosophique, au point que. les