Le document qui va suivre fera connaître l’organisation singulière de cette puissance religieuse, qui forme un gouvernement à part dans le gouvernement turc, et crée, en quelque sorte, une immense république grecque au milieu de l’empire des sultans.
« Commandement décoré du chiffre noble et auguste du plus glorieux des sultans ; ordonnance revêtue du monogramme haut et sacré du plus majestueux des khakans, etc.
» Le djèma’at (synode) des dix métropolitains grecs, établi à Constantinople, notre capitale impériale, a fait présenter à notre glorieuse Porte un arzou-hal (requête) en forme de pétition, par laquelle il représente humblement que le patriarche grec (N.), ayant été déposé et envoyé en exil, à cause de sa conduite répréhensible, de sa négligence à remplir les devoirs de sa place, de l’accroissement des dettes du
premier dans le devoir, a été, plus que tous les autres, la cause de tous les désastres qui ont compromis jusqu’à présent le repos et la tranquillité publique. On s’est assuré que lui-même, se trouvant Moraïte d’origine, a eu toute l’ingérence dans les troubles de la Morée, et les indignités commises dans le district de Calavritha, par des sujets séduits ou égarés ; il sera la cause de la ruine et de la destruction dont, Dieu aidant, les coupables seront frappés.
» Convaincu donc de trahison, non-seulement envers la Sublime Porte, mais encore envers sa propre nation, il était nécessaire que son impure existence fût ôtée de la face de la terre, et il a été pendu pour servir d’exemple aux autres, le 19 de redjeb 1236 (22-10 avril 1821), jour de dimanche (Pâque). »