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PORTUGAL.

gouvernement du Portugal en qualité de roi, en vertu de son droit de succession, comme fils aîné de son père. Il publia une amnistie générale, et rédigea la Constitution, dans le préambule de laquelle les trois ordres de l’état furent convoqués pour lui jurer incontinent fidélité ; et il y fut déclaré que le royaume de Portugal serait dorénavant gouverné suivant les conditions exposées dans cet instrument. L’Empereur, en même temps, céda la couronne à sa fille en qualité de reine ; il nomma sa sœur, dona Isabella-Maria, régente du royaume ; et, afin que nul doute ne pût rester sur ses intentions, Sa Majesté Impériale déclara explicitement, dans son discours adressé à l’assemblée législative du Brésil, le 6 mai, qu’il avait abdiqué, et cédé à sa fille la princesse dona Maria da Gloria, reine de Portugal, tous les droits incontestables et irréfragables qu’il avait possédés à la couronne de la monarchie portugaise. Sa Majesté Impériale dépêcha, le 11 mai, sir Charles Stuart de Rio-Janeiro à Lisbonne, pour être le porteur de ces actes, et cette importante transaction fut arrêtée en 14 jours. Il est évident, d’après l’observation des dates, que nulle personne revêtue d’une autorité par Sa Majesté Britannique, excepté sir Charles Stuart, n’a pu s’interposer, même par avis, dans l’adoption de ces mesures ; et on ne prétend pas qu’un tel avis ait jamais été reçu de Son Excellence. L’objet avoué des mesures prises en avril et mai 1826 était de séparer enfin le Portugal et le Brésil, événement désiré à un égal degré pour les deux parties de la monarchie ; cet objet fut accompli par la promulgation de la Charte, aussi efficacement et aussi solennellement que pourrait le faire un acte émané du souverain lui-même.

Dans la proclamation adressée à la nation portugaise, et datée du 2 mai 1826, Sa Majesté Impériale déclara que son abdication deviendrait complète aussitôt que la constitution aurait été jurée, et que le mariage de la reine dona Maria avec l’infant don Miguel aurait été conclu. La constitution fut ju-