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ASIE BRITANNIQUE.

mahométan se soumit à leur domination, et dans les trente dernières années qui viennent de s’écouler, on a vu le nouveau gouvernement tomber à son tour sous les efforts des serviteurs d’une compagnie de marchands.

Après avoir exposé l’élévation et la chute de la puissance musulmane, qui a été remplacée dans l’Inde par la domination anglaise, nous croyons devoir entrer dans le détail des principes par lesquels les souverains mahométans se dirigèrent, et examiner l’influence de leur gouvernement sur le peuple qu’ils soumirent. La loi de Mahomet ordonne que tous les infidèles embrasseront la vraie croyance religieuse, qui est celle de l’islamisme, et en cas de refus de leur part, cette loi autorise à égorger les hommes et à retenir captifs les femmes et les enfans.

Plus tard, lorsque la puissance musulmane s’étendit hors de l’Arabie, les califes se relâchèrent de la rigueur des préceptes du prophète, et permirent aux habitans de la Syrie de conserver leur religion, à condition qu’ils paieraient une capitation ; et toutes les terres furent déclarées appartenir aux conquérans, qui exigèrent qu’une moitié des produits leur fût livrée.

Quant aux droits, la loi musulmane n’en reconnaissait aucun aux peuples conquis ; mais plus humains que les Grecs, les Romains ou les Indous, les mahométans se contentaient de s’emparer des propriétés de ceux qu’ils subjuguaient, sans les soumettre à un esclave perpétuel. Les conquérans mahométans n’usèrent pas, dans leurs différentes luttes avec les Indiens, de toute la sévérité déployée par leurs co-religionnaires qui, antérieurement, avaient subjugué la Syrie et la Perse : ils jugeaient impolitique et impraticable de les forcer à se convertir à l’islamisme. Suivant les récits des vainqueurs eux-mêmes, les soldats indous leur opposèrent, en toute occasion, une résistance désespérée. Leurs armées furent vaincues, dispersées, anéan-