miez pas mieux en faire confectionner des vêtemens pour votre usage, par vos femmes. Vos compagnes et vos filles apprendraient bientôt à filer et à tisser ; j’ai chargé M. Dinsmoor, mon bien-aimé agent auprès de votre nation, de se procurer à cet effet tous les objets nécessaires, et de payer une femme pour leur montrer à s’en servir. Il doit en même temps acheter des charrues et d’autres instrumens aratoires, à l’aide desquels vous pourrez mieux préparer la terre, et il fera venir un homme blanc pour vous en enseigner l’usage. Je lui ai aussi prescrit d’acheter des bêtes à cornes et des moutons, pour les distribuer aux plus industrieux d’entre vous, et à ceux qui témoigneraient le désir de se livrer à la culture du sol, et à l’éducation de ces animaux. Cet agent vous entretiendra souvent à ce sujet, et vous donnera tous les avis dont vous pourrez avoir besoin. Je vous invite à l’écouter, et à suivre ses conseils. Je l’ai appelé à résider parmi vous, parce que je le crois honnête homme, prêt à exécuter mes instructions, et qu’il vous veut du bien.
» Et moi aussi, mes bien-aimés Chérokées, je vais faire ce que je vous recommande. Encore quelques lunes, et je quitte la grande ville (Philadelphie) pour me retirer dans ma ferme. Là, je travaillerai à multiplier mes bêtes à cornes, mes moutons et mes autres animaux domestiques ; je cultiverai le maïs, le froment et d’autres grains ; j’emploierai mes femmes à filer et à tisser ; je ferai, en un mot, tout ce que je vous conseille de faire pour goûter l’aisance et le bonheur que donnent une nourriture abondante, des vêtemens chauds et commodes et les autres bonnes choses de cette vie.
» Les hommes sages des États-Unis, mes bien-aimés Chérokées, suivant la coutume des autres peuples, se réunissent une fois l’an pour régler les intérêts de la nation entière. J’ai pensé qu’une réunion de vos hommes sages, une ou deux fois par an, produirait aussi pour vous les plus heureux effets. Chaque ville pourrait députer un ou deux de ses habitans les