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TRAITÉ DE PAIX DE TURKMEN-TCHAÏ.

4o Nous condamnons hautement la conduite des Persans envers le prince Mentchikoff ; mais la Russie devait-elle envoyer un ambassadeur au milieu de tant de symptômes de guerre ? Un gouvernement plus asiatique qu’européen ne devrait pas commettre de pareilles fautes, s’il ne veut pas que l’on croie qu’il cherchait lui-même de nouveaux motifs de plainte.

Nous n’avons rien à dire du traité qui termina cette guerre. Les Russes ont pris une province fertile ; ils ont intercepté la route commerciale entre la Turquie et la Perse. Devant naviguer seuls sur la mer Caspienne, ils en feront seuls le commerce. Mais ces avantages sont encore peu de chose pour le cabinet de Pétersbourg. Ce qu’il désire aujourd’hui, ce sont les provinces du Guilan et du Mazanderan, ainsi que la forteresse d’Asterabad. Toujours insatiable, il espère, n’en doutons pas, que les Persans ne paieront pas leur contribution de guerre, et alors il aura bientôt un prétexte légitime pour s’emparer de ces vastes contrées.

Agréez, etc.

Fontanier.


Paris, 15 janvier 1830.