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Page:Revue des Deux Mondes - 1829 - tome 2.djvu/34

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PÉROU.

présent, n’ont pas vu sans surprise une république naissante réunir une armée sur ses frontières, comme si elle était menacée d’une guerre inévitable, jugeront de la prudence et de la prévoyance qu’a déployées le gouvernement péruvien, en plaçant le pays dans un tel état de défense, qu’il ne peut craindre aucune surprise, ni être soumis de nouveau à la politique perfide et à l’ambition d’un auxiliaire qui l’a déjà tenu dans un honteux esclavage. Le gouvernement péruvien, toujours franc dans sa conduite, en appelle ici au jugement des hommes impartiaux, et à la malheureuse, quoique salutaire expérience, qui, dans le siècle actuel, a imprimé un stigmate de sang sur le front d’un guerrier qui, après avoir asservi sa propre patrie, veut subjuguer encore les nations voisines.

De tous les états du Nouveau-Monde, nul n’a montré plus d’intérêt pour la prospérité de la Colombie, que le Pérou. À peine l’affranchissement d’une partie de son territoire fut-il proclamé, et bien qu’il n’eût pas encore une armée suffisante pour renverser le pouvoir de l’Espagne, le Pérou ne songea pas aux dangers que courait son indépendance, et envoya une forte division qui s’unit aux Colombiens, dans la mémorable bataille de Pichinchina. Cet important secours donné à propos, lorsque le Pérou n’avait en vue que de délivrer la Colombie du péril qui menaçait ses provinces du sud, et de lui fournir les moyens de réparer ses anciennes défaites, imposa au gouvernement colombien le devoir de la réciprocité. Il envoya à

    vait rien fait depuis quinze mois pour le bonheur du pays. » Il leur demande quelle différence ils ont trouvée entre la dernière administration et l’ancienne administration des étrangers. Il jure de mourir, ou d’arracher à l’ennemi une paix glorieuse, etc. » En effet, on assure que des préliminaires de paix ont été signés bientôt après ; mais les conditions n’en paraîtraient pas favorables au Pérou ; il abandonnerait la province de Guayaquil. Nous pensons qu’il faut attendre des renseignemens ultérieurs. Quoi qu’il arrive, le manifeste du gouvernement péruvien contre Bolivar, restera comme un document indispensable pour l’intelligence de l’histoire des nouvelles républiques américaines.