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CHINE.

d’un commerce bien étendu, faute de grandes rivières dans son voisinage, et par conséquent de moyens de communication avec l’intérieur de la Chine. Tandis que le commerce des Européens est confiné à Macao et à Canton, les Espagnols, qui fréquentent ces deux villes, ont encore le privilége exclusif de trafiquer au port d’Amoy. Mais ce privilége finira probablement par tomber en désuétude, par suite des exactions des mandarins qui, depuis vingt ans, ont éloigné les vaisseaux marchands de la seule nation qui fût admise dans le port. Du reste, il leur est facile de rançonner les capitaines, attendu qu’il n’existait aucun droit fixe de tonnage et de jaugeage, et que tout dépendait du caprice et de la cupidité de ces mandarins. En outre, le corps des marchands chinois prélevait un impôt sur le montant des marchandises importées et sur celles que le bâtiment prenait en retour. Mais quelquefois le capitaine parvenait à obtenir de meilleures conditions en levant l’ancre et feignant de s’éloigner.

Le district dans lequel Amoy est situé fournit des soies indigènes, du drap, du fer, du thé, du sel, du fruit et des drogueries. Un officier militaire et un magistrat député y résident.

Les Anglais avaient, en 1676, une factorerie à Amoy. Elle fut détruite pendant les guerres civiles, par les Tartares qui forcèrent les résidens anglais à se réfugier à Tonquin. Rétablie en 1686, elle subsista jusqu’au moment où un décret impérial porta le siége du commerce étranger à Canton.

Il serait à désirer, sans doute, de voir se renouer avec ce port des relations qui activeraient les rapports beaucoup trop peu nombreux entre l’Europe et la Chine. Mais le commerce sur ce point devrait d’abord être peu étendu : car, par suite d’une longue interruption, les habitans doivent être peu disposés à acheter des marchandises étrangères au-delà des besoins locaux, très-limités et auxquels les jonques chinoises fournissent assez ordinairement.