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PIÈCES OFFICIELLES. — ANGLETERRE.

plir les objets les plus essentiels du traité du 6 juillet 1827, n’ont pas discontinué.

» S. M., ayant récemment concerté avec ses alliés des mesures pour la pacification et l’établissement définitif de la Grèce, espère qu’elle sera à même, prochainement, de vous faire connaître les circonstances particulières de cet arrangement, et de vous donner les renseignemens propres à expliquer la marche que S. M. a suivie durant le cours de cette importante affaire.

» Elle déplore de ne pouvoir vous offrir la perspective d’une réconciliation entre les princes de la maison de Bragance.

» S. M. n’a pas encore jugé convenable de rétablir sur l’ancien pied ses relations diplomatiques avec le royaume de Portugal ; mais les embarras nombreux qui résultent de l’interruption prolongée de ces relations lui font sentir plus vivement le désir de mettre un terme à un mal si sérieux.

» Messieurs de la chambre des communes,

» S. M. nous a ordonné de vous présenter le budget pour l’année courante : il a été établi avec une sévère économie, et vous apprendrez avec satisfaction que S. M. sera à même d’opérer une réduction considérable sur le montant des dépenses publiques, sans affaiblir en aucune façon nos forces navales et militaires.

» Nous avons l’ordre de S. M. de vous informer que, quoique le revenu national pendant la dernière année ne se soit pas élevé aussi haut qu’il avait été estimé, la différence n’est pas telle qu’elle ne puisse inspirer des inquiétudes sur la prospérité future du revenu.

» Milords et Messieurs,

» S. M. nous charge de vous informer que son attention s’est particulièrement dirigée sur divers objets importans qui se rattachent aux améliorations à apporter dans l’administration générale de la justice.

» S. M. a ordonné qu’il sera soumis à votre délibération des mesures dont quelques unes doivent, dans l’opinion de S. M., faciliter et accélérer le cours de la justice dans les différentes parties du royaume-uni, et quelques autres précéder nécessairement la révision de la procédure des cours supérieures.

» Nous sommes chargés de vous assurer que S. M. a la confiance que vous apporterez une sérieuse attention et tout votre appui à des mesures qui se rattachent si intimement au bien être de son peuple.

» S. M. nous a chargés de vous informer que l’exportation pendant cette année, des produits du sol et des manufactures anglaises, a surpassé celle de toutes les années précédentes.

» S. M. regrette que, malgré cet indice de l’activité du commerce, la détresse se fasse sentir dans les classes agricoles et manufacturières de quelques parties du royaume.

» S. M., dans ses sentimens paternels, voudrait pouvoir soumettre à votre considération des mesures calculées pour adoucir les souffrances d’une partie de ses sujets, sans porter atteinte aux intérêts généraux et permanens de son peuple.

» C’est avec une profonde sollicitude pour ces intérêts que S. M. est pénétrée de la nécessité d’agir avec une extrême réserve relativement à ce sujet important.

» S. M. est persuadée que vous reconnaîtrez avec elle l’influence qu’a exercée la mauvaise saison, et l’action d’autres causes auxquelles il n’est pas au pouvoir de la législation de remédier.

» Surtout, S. M. est convaincue qu’aucune difficulté temporaire, quelque pressante qu’elle soit, ne vous portera à vous relâcher de la détermination que vous avez toujours manifestée de maintenir inviolable le crédit public, et de soutenir ainsi le haut caractère et le bien-être permanent du pays. »

Londres, 4 février 1830.