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NOUVELLES.

et armés d’arcs, de frondes, ainsi que de redoutables boules qui, dans leurs mains, font trembler les plus hardis.

« Leurs mœurs sont très singulières. Comme les autres Indiens du sud, ils vivent dans de petites tentes de cuir, qu’ils transportent avec eux lorsqu’ils voyagent. Ils adorent le génie du mal, qu’ils appellent Gualechu. Ce génie est aussi quelquefois le dieu du bien ; mais leur culte est plutôt dû à la crainte qu’à la reconnaissance. Ils se livrent dans les divers actes de leur vie, et particulièrement à l’occasion de leur mariage, à des cérémonies qui sont extrêmement bizarres, et qui déplairaient assez à nos jeunes dames qui, en effet, se soucieraient fort peu d’être plongées à diverses reprises dans de l’eau souvent très froide, lorsqu’elles passeraient de l’état nubile à celui de femme. Un sort affligeant semble toujours, dans ce pays, réservé aux femmes lorsqu’elles deviennent veuves ; elles sont aussitôt dépossédées de tous les biens qui appartenaient à leur mari, et elles sont livrées pendant le reste de leur vie à des chagrins et à une misère déplorable. Les animaux appartenant au défunt sont détruits ; les bijoux eux-mêmes sont enfouis avec lui.

« Mes voyages m’ont tellement vieilli, que j’ai presque tous les cheveux blancs, et que vous aurez de la peine à me reconnaître lors de mon retour en France, etc. »

d’Orbigny.


PARAGUAY.Délivrance de M. Bompland. — L’Universel de Montevideo, du 13 novembre dernier, annonce que le célèbre naturaliste Bompland, détenu depuis si long-temps au Paraguay par le dictateur Francia, venait enfin de recouvrer sa liberté. À cette époque, M. Bompland était en route pour Buenos-Ayres. De plus, deux voyageurs assuraient l’avoir rencontré à Jtapua, où il se préparait à descendre le Parana jusqu’à Corrientès. Puisse cette heureuse nouvelle se confirmer ! Puissions-nous revoir bientôt l’ami et le compagnon de M. de Humboldt !