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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

qui signalent l’état encore si imparfait où se trouve la géographie générale. En réunissant les 150 millions que nous avons accordés à la Chine proprement dite et les 20 millions que nous venons d’assigner aux autres parties de l’empire, on aura un total de 170 millions. Par une singulière méprise, le traducteur italien de la Balance politique du globe, ne pensant pas à la différence qu’il y a entre le tout et ses parties, entre l’empire chinois et la Chine proprement dite, voulut modifier nos calculs sur la population de l’empire chinois en faisant remarquer dans une note que le professeur Romagnosi d’après des calculs officiels ne lui accorde que 150 millions d’habitans.

On n’a encore aucune donnée numérique sur la population de l’Empire du Japon. On ne trouve aucune évaluation ni dans Koempfer, ni dans Thunberg, qui ont si bien décrit cette partie de l’Asie. Golovnin même n’a hasardé aucune opinion sur ce sujet ; seulement il a confirmé tout ce que ses devanciers nous avaient raconté sur la population prodigieuse du Japon proprement dit, sur l’état florissant de l’agriculture, et sur la grande industrie de ses habitans. Eu égard à ces circonstances, à la paix dont cet état jouit depuis plus de deux siècles, mais tenant compte aussi du sol peu fertile et très montueux de plusieurs de ses provinces, nous croyons qu’on ne saurait sans exagération lui accorder une population relative, supérieure à celle qu’avait la France vers la fin de 1826. En multipliant donc par 208 les 116,600 milles carrés de