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VOYAGE AUX ÉTATS-UNIS.

ment fut en effet promptement formé, et, dans sa prospérité croissante, promettait déjà de nombreux avantages, lorsqu’un incendie vint dévorer, en un jour, les bâtimens, les ustensiles ainsi que toutes les provisions qui avaient été emmagasinées : nos voyageurs résolurent alors de se rendre à New-York, espérant que cette grande ville de commerce leur offrirait de nouvelles ressources. En effet, M. Hulswitt y entra bientôt en relations intimes avec une des principales maisons, qui armait alors un vaisseau destiné à faire un trafic d’échanges avec les Indiens de la côte nord-ouest de l’Amérique. La place de subrécargue de ce bâtiment, un traitement de 500 dollars par an, et la table du capitaine, furent offerts à M. Hulswitt, qui l’accepta, et partit en laissant sa femme à New-York. Cette expédition, qui se termina d’une manière si funeste, avait commencé sous les auspices les plus favorables. Après une navigation courte et heureuse, le navire, qui portait vingt-sept hommes d’équipage, arriva à Nootka-Sund sur la côte nord-ouest, et jeta l’ancre à cinq milles au nord du village indien de Nootka. Les indigènes, dont le chef suprême, ou, comme le dit, l’auteur, le roi, s’appelait Makina, se rendirent en grand nombre au vaisseau, réitérèrent fréquemment leurs visites, et trafiquèrent pendant quelque temps avec les Américains d’une manière très-amicale. Mais Makina à la suite de quelques différends qui éclatèrent entre lui et le capitaine du vaisseau, ayant été ou se croyant grièvement outragé, résolut de se ven-