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VARIÉTÉS.

lébrer un service solennel, en l’honneur de Louis xviii. Le cardinal Gregorio y chanta la messe, et l’oraison funèbre du prince fut prononcée en latin.

Vers les derniers jours du jubilé, le saint père se rend en grand cortége à Saint-Pierre, où sont rassemblés 72 pélerins de toutes les nations, qui y reçoivent la communion de sa main. Après la messe, le souverain pontife, dépouillé de tous ses ornemens, et les pieds chaussés de simples sandales, se met à la tête des pélerins, et marche processionnellement, d’abord vers le tombeau de saint-Pierre, puis sort, pour aller faire une station à l’église de Saint-Laurent, ensuite à Notre-Dame Transpalatino, et revient au Vatican, faire la dernière station à la chapelle Pauline, magnifiquement illuminée, où la bénédiction est donnée. Après la cérémonie, les 72 pélerins, représentant les 72 disciples de Jésus-Christ, sont conduits dans une salle du Vatican, où ils s’assoyent autour d’une grande table, en fer à cheval, à la tête de laquelle est une autre petite table placée sous un dais, pour le pape. Le pontife en simple soutane, ayant une serviette en forme de tablier, sert lui-même la soupe aux pélerins ; puis, après la bénédiction, il se met aussi à table. La maison de sa sainteté est aussi traitée dans des appartemens séparés. Après le repas, les convives défilent devant le pape qui leur distribue des médailles et des chapelets, ce qui est le signal de leur congé. Enfin, au bout de la quarantaine, le jubilé se termine par une messe pontificale célébrée avec la plus grande pompe, à Saint-Pierre, et par un Te Deum chanté en musique, au son de toutes les cloches de la ville, et de l’artillerie du château Saint-Ange.

Les papes choisissent ordinairement ce temps du jubilé pour la béatification de nouveaux saints, l’exaltation de cardinaux, et des nominations aux évêchés et aux grandes maîtrises, d’ordres religieux.