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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

neaux. Ils allaient vendre à Temboctou des marchandises qu’ils avaient achetées à Jenné, et suivaient à quelque distance, dans un petit canot, leur grande barque encombrée de marchandises…

» Le pays de Banan, situé sur la rive droite du Dhioliba, s’étend considérablement à l’est. Les habitans, tous musulmans, construisent des canots pour se rendre à Temboctou et à Jenné, employant exclusivement leurs nombreux esclaves à la culture des champs. Ils sont très-industrieux, et fabriquent des étoffes de coton qu’ils vendent aux habitans des villes et des villages environnans. Le cotonnier réussit à merveille dans leurs pays. Il ne sortent jamais de leur hutte, sans avoir à la main un arc et des javelots. Leurs cheveux sont laineux, ils ont la peau très-noire, ressemblent aux Mandingues et appartiennent à la même race, quoiqu’ils parlent un autre idiome. »

Le 2 avril, l’expédition arriva à un grand lac appelé Debo, divisé en parties par une langue de terre plate. Il se prolonge vers l’O. à perte de vue, et est environné de marais immenses. Les barques parcoururent pendant quinze milles la cave septentrionale. « On aperçoit, dit M. Caillié, la terre de tous les côtés, excepté à l’O. Lorsque nous fûmes arrivés au milieu de la première partie, trois des grands canots tirèrent des coups de fusil pour saluer ce lac majestueux, et les équipages crièrent de toute leur force, à plusieurs reprises : salam, salam ! Nous nous éloignâmes de la rive orientale et naviguâmes avec beaucoup de précaution. Le lac était calme et l’eau claire. Le courant