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VOYAGE À TEMBOCTOU.

avec des toits en terrasse, n’ont qu’un rez-de-chaussée et ne sont guère que de chétives cabanes, attendu que les habitans les plus riches vont se fixer à Temboctou, centre du commerce. La population de cette petite ville qui est d’environ douze cents individus est presque entièrement occupée à débarquer les marchandises qui viennent de Jenné, et à les porter à Temboctou. On se sert pour ce transport d’ânes et de chameaux. La ville a une petite mosquée avec une tour ou minaret. À la partie occidentale, on voit quelques échantillons du balanites œgyptiaca et de petits jardins où l’on cultive du tabac qui ne parvient pas à plus de six ou sept pouces de hauteur. »

Tout ce que M. Caillié raconte de Temboctou est d’un si haut intérêt et diffère tellement de tous les documens que nous possédions jusqu’à présent sur le même sujet, que nous croyons devoir réserver pour un article particulier les citations que nous pourrions faire de cette partie de son récit. Nous en extrairons cependant la mort de l’infortuné major Laing.

« Je consacrai le reste de mon séjour à Temboctou, à me procurer des renseignemens sur la mort du major Laing que j’avais apprise à Jenné, et qui me fut confirmée à Temboctou par ceux auprès de qui je m’en informai. Je sus que quelques jours avant d’arriver à la ville, la caravane à laquelle le major appartenait, avait été arrêtée par des Touariks, ou selon d’autres, par les Berbiches, tribu nomade des bords du Dhioliba. Lors-