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STATISTIQUE.

Les renseignemens que nous devons à quelques-uns des officiers des expéditions des capitaines Duperrey et Durville nous ont engagé aussi à diminuer de beaucoup les populations excessives que les géographes, sur les traces de Hassel, accordaient à la Papouasie (Nouvelle-Guinée).

Dès l’année 1816, nous avons signalé les exagérations relatives aux populations des principaux archipels de la Polynésie. Les missionnaires anglais ayant compté, en 1797, les habitans de l’île de Otaïti, n’en trouvèrent que 16,050, au lieu de 160,000 que Forster lui avait assignés. D’après les rapports de ces mêmes missionnaires, tout l’archipel de la Société proprement dit ne renfermait, en 1818, que 13,900 habitans, dont 8,000 à Otaïti. Hassel, en s’appuyant sur les calculs exagérés faits par King en 1779, et récemment par Johnson, assignait, dans ces dernières années, à l’archipel de Sandwich, tantôt 400,000 habitans, tantôt 740,000, évaluations qui étaient aveuglément adoptées par presque tous les géographes allemands, français, anglais, et des autres nations. Selon M. le capitaine de Freycinet, cet archipel renfermerait 264,000 habitans, tandis que M. Ellis et d’autres missionnaires, qui depuis l’ont visité en détail, n’en portent la population qu’à 130,000, ce que nous adoptons sans hésiter.

Toutes les recherches que nous avons faites sur le nombre des habitans de l’Océanie, et l’examen des faits rassemblés jusqu’à présent, paraissent pouvoir nous autoriser à lui attribuer 20,300,000 ames.