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ITINÉRAIRES DE L’AFRIQUE OCCIDENTALE.

coup trop négligé parmi les Européens, des dénominations de la géographie africaine en usage chez les Musulmans ; c’est une clef nécessaire pour l’intelligence de la nomenclature des voyageurs, naturellement calquée, avec plus ou moins d’exactitude, sur celle des indigènes.

Une première division fondamentale de tout le monde musulman est celle qui sépare les Beydhân ou blancs, des Soudân ou noirs. L’immense étendue de pays occupée par les premiers est à son tour divisée en deux parties, dont l’une sous le nom de Scharq, l’Orient, comprend, outre l’Asie, le pays de Messr ou Égypte ; et l’autre, appelée Maghreb ou Couchant, s’étend depuis l’Égypte jusqu’à la mer Atlantique. Telle est la distinction sur laquelle se trouve fondée celle des Scharqyyn ou Sarrasins, c’est-à-dire Orientaux, et celle des Maghrebyn ou Maures, c’est-à-dire Occidentaux. Ainsi l’Afrique renferme deux grandes régions, savoir : Ardh-al-Maghreb, la Terre du Couchant (peuplée de nations blanches ou réputées telles), et Belâd-al-Soudan, le Pays des Nègres.

Dans le Maghreb il faut distinguer le Tell, ou les terres hautes qui forment la portion cultivée et habitable le long de la Méditerranée, puis le Ssahhrâ ou désert immense qui s’étend au midi jusqu’aux pays des Soudân. Dans cette vaste mer de sables se trouvent disséminées, sous le nom de ouahh oasis, gezyrah île, ou ouâdy vallée, quelques terres basses couvertes de végétation et d’habitans ; les plus considérables et les plus rappro-