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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/14

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VOYAGES.

recevoir dans le vestibule, et m’emmena incontinent dans une salle où était préparée une collation magnifique. Il me régala d’un vin exquis, fort commun au Japon, et but à ma santé, en plaçant son verre sur sa tête, à la mode de son pays. Il m’engagea à ne pas m’inquiéter d’affaires, mais à passer mon temps agréablement, attendu que son maître était dans l’intention de m’accorder toutes les grâces que je lui demanderais. Je lui remis une note traduite en japonais, en lui disant que, pour ne pas fatiguer l’attention de S. A., j’avais tâché d’être bref, usant toutefois de la permission qu’il m’avait donnée de lui faire des demandes ; car je ne bornais pas à une seule, mais à trois, les grâces que je sollicitais de sa munificence.

En premier lieu je demandais que S. A. voulut bien accorder sa royale protection aux religieux des différens ordres qui résidaient dans son empire, et ordonner qu’ils eussent la libre disposition de leurs maisons et de leurs églises, sans que personne pût les molester, parce que le roi Philippe, mon maître, estimait les religieux et les ministres du Seigneur comme la prunelle de ses yeux, et que j’étais certain de faire une chose agréable à S. M. en plaçant cette demande en tête de celles que j’adressais à l’empereur.

Secondement je suppliais S. A. de conserver et d’augmenter autant qu’elle le pourrait l’amitié qui régnait entre l’empereur du Japon et le roi Philippe mon maître ; car de tous les princes du