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GÉOGRAPHIE.

avait, comme beaucoup de personnes, une idée assez peu juste de quelques constellations principales, qu’il ne connaissait pas assez pertinemment pour ne s’y point tromper. Que de gens, et j’avoue que cela m’est autrefois arrivé assez fréquemment, ont pris le change, même sur la plus reconnaissable de toutes les constellations, la grande Ourse. Le vulgaire, qui, des quatre-vingt-sept étoiles visibles à l’œil nu, dont elle est composée, ne connaît que les septem triones, a souvent confondu ceux-ci avec les sept étoiles presque semblablement disposées que l’on peut compter, de l’autre côté du ciel, depuis al-Faraq et Markab, de Pégase, correspondant à Dabbeh et Myzâr, jusqu’à la changeante al-Ghoul de Persée, représentant l’extrémité de la queue de la grande Ourse.

Or cette méprise que nous voyons commettre tous les jours autour de nous, lorsqu’il s’agit de ce Chariot si populaire, doit nous rendre facile à admettre une méprise analogue, imputable au voyageur pour la constellation d’Orion, fort remarquable sans doute, mais bien moins universellement connue.

Je ne chicanerai pas le docte anglais sur l’heure du coucher d’Orion, qu’il n’indique pas avec beaucoup d’exactitude ; peu importe, puisque cette constellation disparaissait à l’occident tandis que celle que M. Caillié a aperçue s’élevait à l’orient. Indépendamment d’ailleurs de cette circonstance fondamentale, d’autres raisons démontreraient au besoin que ce n’est point Orion dont le voyageur a pu