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GÉOGRAPHIE.

reçues. Au surplus, je suis bien aise de trouver, dans quelques renseignemens fournis à ce sujet par sir John Barrow, la double preuve, d’une part que le collaborateur de la Quarterly Review s’est mépris dans ses assertions, et d’autre part que l’honorable gentleman à qui l’on a eu l’imprudence d’attribuer cette grossière diatribe ne saurait en être l’auteur. Dans une lettre imprimée dans l’appendice du Voyage de Caillié, M. Barrow affirme que le major Laing, parti de Ten-Boktoue le 22 septembre 1826 avec une petite caravane, ayant un seul domestique Arabe à son service, fut rejoint le troisième soir par quelques arabes faisant partie de la caravane, et ensuite bassement massacré. Cette réunion des deux fractions de la caravane, le troisième soir, paraît avoir donné le change au critique, qui dans son ardeur n’a point remarqué que le meurtre n’a eu lieu qu’ensuite ; or d’après les récits faits à Caillié, aussi bien que d’après ceux qui me sont parvenus par la voie du Sénégal, cet ensuite doit s’entendre du surlendemain, lorsqu’on se trouvait au voisinage de A’raouân, à moins que la caravane n’eût fait telle diligence, qu’elle eût atteint dès le troisième soir ce lieu, éloigné de cinq journées de marche de Ten-Boktoue. Le voyageur français mentionne, au surplus, de son côté, la rencontre antérieure de la caravane, rapportée ci-dessus au troisième soir.

Je termine ici cette note : j’y ai démontré, ce me semble, qu’aucun motif raisonnable de douter de la sincérité de Caillié n’a été établi par son critique.