D’où lui vient ce mépris des études vulgaires ?
Et dans son cœur,
Ce tourment où se mêle avec des bruits de guerre
Un cri vainqueur ?
A-t-il donc par un coin soulevé le grand voile
De l’avenir ?
Et d’un secret de gloire entend-il une étoile
L’entretenir ?
Non ; il pense à son père, à son île captive,
À son ciel pur,
À ses rivages nus où se roule plaintive
La mer d’azur.
Il songe à son rocher qu’il aime mieux qu’un monde,
À son berceau,
Que le ciel a placé tremblant au bord de l’onde
Comme un roseau.
Puis il se dit : — Je veux épouser une fille
D’Ajaccio :
L’été, j’établirai ma petite famille
À Vecchio.
Que nous serons heureux dans notre maison blanche,
Aux gazons verts,
Qu’indique au gondolier le palmier qui se penche
Au bord des mers !
C’est là que je mourrai, comme ceux de ma race !
Car, ignoré,
J’aurai passé dans l’ombre, et sans laisser ma trace
Je m’en irai !!!
Alors au fond de l’ame il sentait la tempête
Qui s’élevait !
Il l’écoutait, croisait les bras, baissait la tête
Puis il rêvait…
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L’ÉCOLIER.