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Quelques négocians anglais reçurent, en 1600, de la reine Élisabeth, une charte de corporation pour faire le commerce de l’Inde ; et cette association peu importante dans le principe fut l’origine de la puissance colossale qui, sous le nom de Compagnie des Indes-Orientales, a agrandi l’empire britannique au-delà de toute espérance et a acquis elle-même une prépondérance et un immense pouvoir qui peut-être touchent à leur terme. La charte, accordée pour des époques déterminées, a toujours été renouvelée à son expiration, et le parlement britannique, dans sa session de cette année, est appelé à prononcer sur un cas semblable. Subissant la loi de tous les corps sociaux qui jouissent d’une grande masse de pouvoir, de richesses et de célébrité, la compagnie des Indes voit s’élever contre son existence de violentes oppositions. Dans tous les points des trois royaumes, des associations, formées de personnages influens, demandent l’abolition de la compagnie et la liberté du commerce des Indes-Orientales. Ces débats, quelle qu’en soit l’issue, nous paraissent de nature à attirer l’attention sur un écrit, que nous avons en ce moment sous les yeux, intitulé : Mémoires relatifs à l’expédition anglaise partie du Bengale en 1800, pour aller combattre en Égypte l’armée d’Orient, par M. le comte de Noé, pair de France. L’auteur, qui fit partie de cette expédition comme lieutenant d’infanterie, donne des détails circonstanciés et nouveaux sur les forces militaires et les ressources de la