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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/283

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VOYAGE AUX ÉTATS-UNIS.

verte d’habitations, d’usines et de manufactures diverses : les terres y sont cultivées avec le plus grand soin ; aussi aperçoit-on, autant que la vue peut s’étendre, des champs et des côteaux revêtus de la plus riche verdure qui promet des moissons abondantes. On voit même dans des expositions à l’est et au sud des plantations de vignobles qui ont la plus belle apparence.

À Mingo, fort joli village qu’on pourrait qualifier de petite ville, situé au revers occidental de la chaîne de montagnes qui sépare la vallée de la côte maritime, on exploite une source abondante d’asphalte qu’on emploie à l’éclairage de quelques villes et au calfatage des vaisseaux, ainsi qu’un riche filon de charbon fossile. En général ce charbon est si commun dans l’Amérique septentrionale, qu’il ne revient pas à plus de vingt sous les cent livres métriques de France. Le bois est encore à meilleur marché ; c’est ce qui a facilité plus qu’en aucune autre contrée du monde l’établissement des bateaux à vapeur. Pittsbourg, où l’on en construit le plus et où est la principale fabrique des machines, est situé sur une mine inépuisable de charbon fossile. Nous passâmes devant Weheling, jolie ville de nouvelle construction, où l’on compte déjà plus de 5,000 ames. À 15 lieues plus bas, l’Ohio se déploie dans une vaste plaine : son lit forme un bassin de 3 milles de largeur sur 18 milles de longueur.

Peu d’heures après, nous abordâmes à Marietta, capitale de l’état de l’Ohio, au confluent du Mas-