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LA POLOGNE ANCIENNE ET MODERNE.

Un gouverneur français y fut institué pour veiller à l’exécution du blocus continental établi contre l’Angleterre. Le 17 septembre de la même année, la remise formelle du duché de Warsovie à S. M. le roi de Saxe s’effectua à Berlin, par l’intermédiaire de l’intendant général Daru, plénipotentiaire de l’empereur Napoléon, et de Louis Gutakowski, plénipotentiaire du roi de Saxe.

» Le traité de Tilsit ne se fit pas sans la participation du gouvernement provisoire de Pologne, qui y envoya un de ses membres, l’ancien nonce de Lublin, Stanislas-Kostka Potocki, pour offrir des renseignemens nécessaires.

» Ainsi, après des sacrifices innombrables, les Polonais avaient obtenu un simulacre de patrie. Une population de plus de deux millions d’hommes fut rendue à l’indépendance politique. Mais on refusait à leur pays le nom de Pologne, pour ne pas offusquer l’Autriche et la Russie, et on cédait à cette dernière le district de Bialystok[1], arraché du mince territoire du nouveau duché. C’était vraiment jouer de malheur, car la Russie faisait cette acquisition au moment même où elle tremblait pour le reste de ses possessions polonaises. En effet, telle était à cette époque la fermentation des esprits en Lithuanie, que cette puissance se vit forcée d’emprisonner les personnages les plus distingués, et de former des compagnies séparées de soldats nés dans

  1. Le département de Bialystok prit alors le nom de département de Lorza.