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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/324

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HISTOIRE.

de la commune, elle est responsable de ses suites ; si un des habitans éprouve un malheur, si sa maison est brûlée, par exemple, la commune lui en tient compte et remplace la perte. Cette organisation fort simple avait quelque chose de paternel et dénotait des mœurs pures. Elle a été changée par le président du gouvernement actuel ; il a pensé, sans doute, qu’elle n’était plus compatible avec l’état présent de la Grèce, qu’il était nécessaire que le gouvernement fit sentir partout et à chaque instant sa vigoureuse influence, que l’organisation ancienne pouvait être bonne dans un temps tranquille, mais que, la classe pour qui elle avait été faite ayant été presque entièrement détruite, il fallait que l’administration fût appropriée à une société divisée, et qu’elle fût assez forte pour être à la fois protectrice et répressive. Il a organisé cette administration à peu près sur le pied où elle est en France ; les démogérontes sont encore nommés par la commune, mais ils relèvent et reçoivent les ordres de l’autorité supérieure, suivant des degrés de hiérarchie établis ; la justice qu’ils exerçaient auparavant a également été retirée de leurs attributions et réservée à des tribunaux qui n’existent, à la vérité, encore qu’en projet. Je reviendrai sur ce sujet quand je parlerai du gouvernement.

Je me bornerai à signaler ici la plus grande difficulté que le président rencontre à relever un pays qui a été déchiré par tant de désordres. Il existe encore en Grèce une classe dont on peut espérer de tirer parti, mais le tout est d’arriver jusqu’à elle.