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CONSIDÉRATIONS SUR MADAGASCAR.

Je ne connais point le capitaine de vaisseau Gourbeyre ; il m’est impossible, sur un premier rapport peu détaillé, de calculer la capacité de ce brave marin ; mais soutenu par des instructions efficaces, il poursuivra, sans doute, ses avantages, et la gloire d’avoir fondé des établissemens propices et durables lui restera.

Tintingue, où le drapeau Français flotte depuis le 18 septembre 1829, peut devenir en peu de temps un point essentiel d’échanges et de commerce ; les naturels y apporteront leur riz ; les bœufs y seront amenés de l’intérieur, et le trafic des viandes salées y prospérera de plus en plus. Mais la culture en grand du coton, du café et surtout de l’indigo, en un mot de toutes les plantes productives dont se compose l’agriculture coloniale, doivent, dès à présent, fixer l’attention du gouvernement et des particuliers ; l’agriculture, plus que tout le reste, sera pour les nouveaux colons une source de richesses.

Je reviendrai ci-après sur ce sujet important ; je continue l’examen des côtes de l’île et des opérations du capitaine Gourbeyre.

Ce chef d’expédition aurait pu déployer peut-être une plus grande activité ; Tamatave aurait dû recevoir nos soldats avant le 10 octobre, afin que la pacification de l’île donnât aux Français la liberté de construire des logemens et au chef le moyen de s’occuper du bien-être de ses subordonnés, avant la saison des fièvres meurtrières, qui se déclarent vers la mi-novembre. Mais la dispersion des Ovas, sans avoir à regret-