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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/363

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CONSIDÉRATIONS SUR MADAGASCAR.

de l’air n’est presque pour rien dans nos anciens désastres sur cette belle contrée, ou du moins que les périls du climat ont été fort exagérés, et qu’il n’y règne pas plus de maladies que dans les colonies en général. Ainsi la crainte d’un air pestilentiel ne doit point arrêter l’ardeur de ces êtres qui, tourmentés par une surabondance d’énergie vitale, par les exigences d’une imagination avide et blasée, et surtout par le peu d’éclat qu’ils jettent en Europe, ne peuvent se soustraire à la prédestination qui les appelle, pour ainsi dire, aux rivages qui sont au-delà des mers. Que ces rêveurs mélancoliques et audacieux passent à Madagascar ; c’est là que la fortune leur sourira plutôt qu’ailleurs, ils y trouveront les élémens d’un bonheur approprié à leur caractère et aux agitations de leurs ames.

§ II. — Plan de la colonisation de Madagascar.

Après avoir jeté un coup d’œil sur les moyens à prendre pour assurer à la France la possession d’une île qu’il s’agit de coloniser de nouveau, portons nos regards sur le sol de cette terre encore vierge, exubérante de force productive et de richesse végétale.

Madagascar peut être comparée à Sumatra, Java, et aux grandes îles de la Sonde : les arbres, l’aspect du pays, la qualité du sol, jusqu’aux mœurs, aux costumes, et même au langage des naturels, tout dans ces îles a de grands traits de ressemblance réciproque.