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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/373

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CONSIDÉRATIONS SUR MADAGASCAR.

l’attention des voyageurs que par l’attrait de la nouveauté.

Le temple de Jankar est le seul édifice religieux des Ovas ; il est probable que, sans l’avénement d’un prince tel que Radama, plusieurs siècles auraient passé sur ces peuples encore enveloppés dans les langes des plus affreuses superstitions, avant de parvenir à une sorte de bien-être qu’ils doivent au génie et à la volonté d’un seul homme.

Le sultan fit aussi plus d’un effort pour détruire l’usage immémorial chez les Ovas d’offrir des sacrifices humains au dieu du mal, Agathic. Ses intentions philanthropiques obtinrent quelque succès à Émirne ; partout ailleurs, le culte sanguinaire du chef des mauvais génies prévalut contre l’autorité du prince propagateur de la civilisation, et des mères égarées par l’absurde fanatisme de leurs croyances cabalistiques continueront long-temps encore à dévouer aux bêtes féroces leurs enfans nés sous le signe d’un astre malfaisant.

Je me reprocherais d’arrêter plus long-temps le lecteur sur les erreurs déplorables de ces insulaires ; je n’ai voulu dans cet article qu’exposer les avantages politiques, commerciaux et agricoles dont la France doit infailliblement s’enrichir en colonisant Madagascar sur une grande échelle. Une considération que je ne passerai point sous silence, c’est l’incontestable utilité pour nous de l’alliance du pacha d’Égypte à l’égard de cette colonie. Marseille pourra, de cette manière, participer efficacement au commerce de l’île par la Méditerranée. Il ne serait peut-