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DES GRECS MODERNES.

M. Brondsted a visité la Grèce dans le cours des années 1810 à 1813 ; il passa encore l’année 1820 dans les îles Ioniennes et en Albanie, et n’a cessé depuis d’entretenir des relations avec ce pays. Un si long séjour, une connaissance parfaite de la langue, des excursions dans les îles et dans les cantons les moins explorés, l’ont mis à même de recueillir une foule de renseignemens précieux, tant sur les monumens antiques de toute espèce, objet particulier de ses études, que sur le caractère des habitans actuels. M. Brondsted a vu les Grecs avant l’insurrection, alors que les secousses de la guerre civile ne leur avaient point communiqué des vices, des vertus, des passions éphémères, et dont l’action ne survivra pas aux circonstances qui les ont fait naître. On peut facilement se convaincre, par la lecture de son ouvrage, que le caractère et la situation morale de cette nation ont spécialement attiré ses regards, et que ses recherches ont été dirigées par une tendre sollicitude pour le beau nom de la Grèce et son ancienne gloire. Il résulte donc de ses observations un tableau complet des mœurs et de l’état social qu’ont donnés à ce peuple tant de siècles d’esclavage.

Nous empruntons les détails suivans à l’ouvrage de M. Brondsted sur la Grèce : cet ouvrage, sans contredit le plus neuf et le plus original qui ait paru sur cette matière, est encore peu connu en France ; mais l’Allemagne l’a déjà placé au nombre de ceux qui font faire un pas rapide à la science et qui honorent l’esprit humain.