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LA GRÈCE EN 1829.

depuis les premiers élémens jusqu’au faîte de l’édifice. Il a trouvé un peuple en proie à la plus affreuse misère ; ses soins les plus importans ont dû être de le faire vivre. Il a trouvé la Grèce déchirée par l’anarchie, les primats et les chefs de bandes s’arrachant les dépouilles de la nation, et ne s’entendant que pour sa ruine ; il a dû, avant toutes choses, arrêter le désordre, et il y est parvenu. Il a cherché parmi la nation des hommes qui voulussent le seconder dans son immense entreprise ; il n’a trouvé que des intrigans qui sèment les difficultés sur ses pas, qui contrarient, par une opposition calculée, tous les efforts qu’il fait dans l’intérêt du bien public. Il a répudié des partis anarchiques ; il a cherché la nation pour s’appuyer sur elle : cette nation, il ne peut la saisir ; les mêmes hommes s’élèvent entre elle et lui comme une barrière insurmontable. Ainsi il reste seul en butte à tous les partis…[1] »

Voilà, ce nous semble, le plus bel éloge qu’on pouvait faire de l’administration de M. le comte Capo-d’Istria. Voilà aussi la meilleure preuve que nous pouvions donner de l’esprit d’impartialité qui a guidé M. S… de D… dans ses recherches. Leur lecture excitera puissamment l’attention publique. Puissent-elles être consultées avec fruit par ceux qui s’occupent en ce moment des destinées de la Grèce !

P. M.
  1. Ce passage est extrait du paragraphe qui a pour titre : Du gouvernement grec, et qui termine les observations de M. S… de D… Nous le donnerons plus tard.