Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 3.djvu/199

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
191
SOUVENIRS DES CÔTES D’AFRIQUE.

Pongo que pour aller partout ailleurs, et la route est plus sûre ; ils n’ont qu’à traverser le pays des Dialonkais, qui sont mahométans comme eux, et ensuite, en trois jours de marche, le pays des Sousous, tributaires du Fouta-Dialon. Un comptoir au Rio-Pongo pourrait réunir en outre tout le commerce du Soulima (Solimana de Laing) ; les gens de ce dernier pays venaient autrefois ; j’en ai même vu encore quelques-uns, mais les trahisons des Européens les éloignent de plus en plus. Quinze d’entre eux furent livrés, presqu’en ma présence, à leurs ennemis, les Dialonkais ; un marchand, pour ne pas leur payer le prix de ce qu’ils avaient apporté, les fit saisir par des marchands du Fouta-Dialon, les acheta d’eux, et les revendit ensuite à un négrier. Une pareille conduite doit nécessairement nuire beaucoup au commerce, et deviendrait impossible dans un comptoir autorisé et surveillé par le gouvernement

Si, lors de mon retour à Saint-Louis, j’y avais trouvé un gouverneur bien disposé qui eût voulu m’indemniser de mes dépenses et de l’emploi de mon temps, mon intention eût été, après la formation d’un comptoir au Rio-Pongo, de faire un voyage dans le Soulima, afin d’engager le roi de ce pays, Yorédi, à envoyer des caravanes à ce nouvel établissement. J’avais pris mes précautions. Ma route n’eût point traversé le Fouta-Dialon, vu l’état de guerre permanente qui existe entre les Dialonkais qui sont mahométans, et les gens du Soulima qui sont idolâtres ; guerre rendue encore plus