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NÉCROLOGIE.

n’eût sans doute pas reçu une brillante éducation, si le hasard n’eût réparé ce tort de la fortune, en suggérant à un Français instruit de la même ville le projet de cultiver les dispositions qu’il remarquait en lui. Sous cet habile maître, il parvint à savoir aussi bien le français que sa langue. En sortant de l’école de Soderkoping ; il entra, en 1773, à l’université d’Upsal. Il publia, en 1778, une ode sur la naissance du prince royal Gustave-Adolphe ; ce qui fut pour lui un commencement de célébrité. Ayant obtenu, en 1781, le grade de docteur en philosophie à l’université de Griefswal, il en fut bientôt nommé agrégé. Après de vaines tentatives que l’on fit pour l’attacher à la bibliothèque de la régence de Stralsund en Poméranie, il revint en Suède, en 1784, où le savant Liden lui confia la conservation de celle dont il avait fait présent à l’université d’Upsal. Mais il ne devait pas y séjourner long-temps. Appelé à la cour du roi Gustave iii, il fut l’objet de sa bienveillance et demeura même dans son palais. Élu en 1786 membre de l’académie suédoise, Léopold fut chargé, l’année suivante, de la bibliothèque de Drothningholm ; et, en 1788, il devint secrétaire particulier du roi. Bientôt Gustave étant parti pour diriger lui-même les opérations de la guerre, manda auprès de lui Léopold qu’il chargea de célébrer ses exploits. Ce fut à cette époque qu’il écrivit une ode sur la victoire de Hogland, une épître sur la bataille de Uttis et sur le combat naval de Fredrikshamns, etc. Il continua aussi alors sa tragédie d’Oden, représentée en 1790 à Stockholm. À la fin de la guerre, qui eut lieu la même année, il épousa la fille d’un conseiller de justice danois, et bientôt après il fit une perte très-sensible dans la personne de Gustave iii, son bienfaiteur. L’académie suédoise, établie par ce prince, ne tarda pas à être supprimée par le ministère, et Léopold s’éloigna jusqu’à son rétablissement par Gustave-Adolphe iv. Il revint alors et fut accueilli par de nombreuses distinctions : il fut nommé chevalier de l’étoile polaire en 1798,