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RÉCLAMATION

À M. le directeur de la Revue des deux Mondes.
Monsieur,

La note insérée dans la Revue des deux Mondes, page 446 de la livraison de mai et juin 1830, contient une grave erreur que je vous demande la permission de rectifier.

À propos des sutties ou sacrifices des veuves aux Indes Orientales, vous citez une tentative de ce genre qui aurait eu lieu dernièrement sur le territoire français de l’Inde, et vous m’attribuez l’honneur d’en avoir prévenu les funestes résultats.

Il est vrai que le 29 octobre 1828, une jeune bramine de l’Aldée de Tirnoular, chef lieu de l’un des maganoms ou districts du territoire de Karikal, résolut de se brûler sur le bûcher de son mari ; il est vrai aussi que le zèle et le dévouement d’un fonctionnaire français l’arrachèrent à cette terrible résolution ; mais ce n’est point à moi, Monsieur, c’est à mon ami M. Ducler, commissaire de marine et administrateur de Karikal, qu’appartient l’honneur d’une entreprise que le succès a couronnée : c’est lui qui, après une journée entière de la lutte la plus opiniâtre, parvint à ébranler la détermination de la bramine, et à rattacher à la vie une malheureuse qui allait périr victime du plus affreux préfugé ; j’étais alors à Pondichéry, et je n’ai pu participer en rien à ses généreux efforts.

Peu de temps après, je me rendis à Karikal à l’occasion de quelques troubles qui nécessitaient une procédure criminelle : ce fut alors seulement que j’appris ce qui s’était passé à Tirnoular. J’y