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DOCUMENS OFFICIELS.

M. Bérard, député de Seine-et-Oise, la déclaration par laquelle elle offrait la couronne au duc d’Orléans, ainsi que les modifications qu’elle croyait nécessaire d’apporter à l’ancienne Charte, se rendit en corps au Palais-Royal pour faire connaître au lieutenant-général sa décision. Après que M. Lafitte, président, eut achevé la lecture de l’acte de constitution, le prince répondit :

« Je reçois avec une profonde émotion la déclaration que vous me présentez ; je la regarde comme l’expression de la volonté nationale, et elle me paraît conforme aux principes politiques que j’ai professés toute ma vie.

» Rempli de souvenirs qui m’avaient toujours fait désirer de n’être jamais destiné à monter sur le trône, exempt d’ambition et habitué à la vie paisible que je menais dans ma famille, je ne puis vous cacher tous les sentimens qui agitent mon cœur dans cette grande conjoncture ; mais il en est un qui les domine tous, c’est l’amour de mon pays : je sens ce qu’il me prescrit, et je le ferai. »


La chambre des députés, dans sa séance du 7, la chambre des pairs, dans celle du 8, procédant aux modifications à apporter à la Charte, ont fait précéder cette révision des préambules suivans, que nous croyons devoir rapporter en entier, et à la suite desquels nous donnons le texte intégral du nouvel acte constitutif.

déclaration de la chambre des députés.

La chambre des députés, prenant en considération l’impérieuse nécessité qui résulte des événemens des 27, 28, 29 juillet dernier et jours suivans, et de la situation générale où la France s’est trouvé placée à la suite de la violation de la Charte constitutionnelle ;