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VOYAGE DANS LA MER DU SUD.

départ de Cook, et avant l’arrivée des bâtimens dont il vient d’être fait mention, deux autres gros vaisseaux étaient arrivés devant l’île, mais n’avaient pas jeté l’ancre, et avaient envoyé à terre des canots pour trafiquer. L’officier qui dirigeait les échanges traça sur le rivage un carré, où il se tenait, ayant à ses côtés deux hommes armés. Il portait des lunettes, et les naturels lui donnèrent le nom de Laouage. Un jeune chef ayant voulu le voler, il saisit un pistolet qu’il avait à sa ceinture, et étendit cet homme mort sur la place. Les naturels s’étant alors enfuis dans les bois, l’officier et ses gens retournèrent à bord des vaisseaux, qui mirent à la voile le jour suivant, et on ne les revit plus.

Il est hors de doute que ces deux bâtimens ne peuvent être autres que les frégates l’Astrolabe et la Boussole, de même que les derniers, dont les sauvages parlèrent au capitaine Dillon, sont ceux de d’Entrecasteaux.

Après avoir touché à deux autres îles, le Research arriva à Mannicolo (Vanikoro) située par 11° 41′ de latitude sud, et par 167° 5′ de longitude est de Greenwich, et c’est ici que commence, pour un lecteur français surtout, un intérêt qui s’accroît à chaque page qu’il parcourt, et à chaque pas que fait le capitaine Dillon sur l’île où il rencontre des traces si précieuses de l’infortuné Lapérouse, et si long-temps cherchées en vain. Il résulte des divers rapports, faits par les habitans de Mannicolo, que c’est en effet sur