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VOYAGES.

de mouton, et, en y ajoutant un peu de sel, on en tire une boisson salutaire, restaurante et même assez substantielle pour servir, pendant une journée entière, de seule nourriture. Dans le chaudron scellé au milieu du mur de la cheminée fume un ragoût appétissant de viande de cheval ; les habitans de ces yourtes sont des Tartares et font grand cas de ce mets.

» Quand on compare les yourtes des plus pauvres Tartares avec ceux des plus riches Ostiaks, on remarque que les premiers se distinguent toujours par une grande propreté. Les Ostiaks dorment sur des peaux de rennes ; les Tartares, sur des tapis et autres tissus assez élégans. On retrouve les mêmes Tartares à l’est de Tobolsk, sur le chemin de Tara où ils habitent, plusieurs hameaux dispersés entre les grands villages russes.

» Tobolsk est situé sur la droite de l’Irtych, et se divise en ville haute et ville basse. La première est placée sur le rivage très-élevé, et la ville basse sur le terrain qui est entre ce rivage et le fleuve. Les deux villes, prises ensemble, ont une grande étendue, mais la plupart des maisons sont en bois. Dans la ville haute, ou la ville proprement dite, se trouve la forteresse ou Krèml, que le gouverneur, prince Gagarin, fit bâtir en pierre et flanquer de tours ; elle est presque entièrement ruinée. La ville haute a cet avantage qu’elle n’est jamais exposée aux inondations ; mais on est obligé d’aller chercher l’eau au bas de la montagne. Les deux villes renferment dix-huit églises et environ dix-